l y a deux ans, la Société du Canal de Provence (SCP) a initié un programme de recherche et développement "Objectif Rosé Premium" destiné à définir l’itinéraire hydrique et azoté optimal pour les rosés de Provence dans un contexte de changement climatique et de raréfaction de la ressource en eau.
« Nous avons trouvé 14 partenaires viticulteurs, coopérateurs ou indépendants, aux objectifs produits différents, de la recherche de l’explosion aromatique à la production des vins de garde, et retenu 21 parcelles aux terroirs et contextes pédoclimatiques représentatifs de la diversité des vignobles du Var et du Vaucluse » détaille Emilie Buron, agronome à la SCP.
Ce mercredi 6 avril, la SCP annonce avoir signé une convention avec le Centre du Rosé de Vidauban pour mettre en œuvre ses essais. « Les protocoles et indicateurs à suivre sont fixés. Le projet va vraiment pouvoir démarrer cette année pour une durée de 3 à 5 ans en fonction des financements que nous obtiendrons ».
« Nous avons formé un consortium avec l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), les Chambres d’agriculture, l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), les syndicats d’appellation Côtes de Provence et Coteaux varois, et Fruition Sciences » ajoute Gilles Masson, directeur du Centre du Rosé.
Concrètement, du stade 3 à 4 feuilles étalées jusqu’aux vendanges, les partenaires vont suivre le stress hydrique des vignes en temps réel grâce à des capteurs de flux de sève. « Nous avons différentes modalités, des parcelles non irriguées, des parcelles équipées de systèmes goutte-à-goutte, et d’autres sur lesquelles de grosses quantités d’eau seront apportées ponctuellement » reprend Emilie Buron.


L’objectif est d’optimiser les volumes d’eau utilisés sans dégrader la qualité des rosés. Pour cela, les techniciens suivront le ratio feuille sur fruit, la cinétique d’accumulation en azote, celle des sucres pour définir la date de vendanges optimale, et le rendement.
Un œnologue du Centre de Rosé sera chargé de réaliser des microvinifications. « Les différents échantillons seront dégustés par les vignerons. Cela nous aidera à valider nos itinéraires techniques » explique Gilles Masson.
Ce projet aidera la SCP à rationaliser le déploiement de ses réseaux hydro-agricoles.