menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / Les vins de Bordeaux ratent leur dépôt en marque collective
Les vins de Bordeaux ratent leur dépôt en marque collective
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

"Sans surprise"
Les vins de Bordeaux ratent leur dépôt en marque collective

L’Office de l'Union Européenne pour la Propriété Intellectuelle (EUIPO) vient de retoquer une demande d’enregistrement de l’appellation bordelaise par son interprofession. Rien d’étonnant pour les experts en la matière.
Par Alexandre Abellan Le 01 avril 2022
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Les vins de Bordeaux ratent leur dépôt en marque collective
Pour les experts du droit international des marques, le dossier déposé par le CIVB tenait de l’anomalie. - crédit photo : European Union Intellectual Property Office - EUIPO
E

n l’état, la marque collective "Bordeaux" ne peut être déposée par le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) juge ce 23 mars l’Office de l’Union Européenne pour la Propriété Intellectuelle (EUIPO). Si cette décision n’est pas motivée sur les sites de l’EUIPO et TMDM, ce rejet était couru d’avance pour les experts du droit international des marques. « C’est une décision sans surprise. On était dans une trajectoire de collision frontale avec les réglementations AOP : ça relève plus de l’astronomie que du droit » analyse l’avocat Théodore Georgopoulos, qui préside l’Association Internationale des Juristes du Droit de la Vigne et du Vin (AIDV).

« Il y a plusieurs fondements juridiques possibles pour expliquer ce refus » précise Jean-Baptiste Thial de Bordenave, le directeur de DLLP Wine (DLLP Avocats), qui juge surprenant de voir que la marque collective était strictement identique à l’AOC "Bordeaux" et ne comportait aucun élément distinctif comme un logo (comme le cep de vigne de la Rioja ou le coq du Chianti Classico). « On pouvait alors légitimement s’interroger sur l’objectif poursuivi au regard de la législation existante en matière d’appellation d’origine, qui ne peut être remplacée par un autre système de protection » pointe l'expert, notant qu'« ensuite, il semble que l’enregistrement en classe 33 désignait uniquement dans son libellé des "vins", sans préciser qu’il ne pouvait s’agir que de vins provenant de l’AOC Bordeaux. Or, ce détail permet à lui seul d’entraîner potentiellement un refus d’enregistrement. »

Deuxième ceinture de sécurité

Inédit dans le vignoble français, le dépôt d’une marque collective est déjà pratiqué en Europe : avec la Rioja depuis 2008 en Espagne et Chianti Classico depuis 2014 en Italie. « De manière générale, des marques collectives permettent d’avoir un outil de communication (avec un logo partagé et protégé) et d’avoir une base juridique supplémentaire à l’appellation d’origine (sans pollution ni nuisance) » indique maître Théodore Georgopoulos. Alors que le rôle de l’EUIPO dans le futur des indications géographiques européennes fait débat, « il ne faut pas que la marque se substitue à l’AOP. Il s’agit de bases juridiques complémentaires, mais non substituables » note le maître de conférences de l’université de Reims.

Contacté, l’EUIPO précise ne pas pouvoir commenter de cas individuel. Sollicité, le CIVB ne souhaite pas commenter, ni préciser s’il compte faire appel. Défendant les AOP, l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) précise ne pas s’être saisi du dossier, comme « la procédure d’observation de la demande d’enregistrement de la marque Bordeaux à l’EUIPO n’était pas encore ouverte, car elle était toujours au stade de l’examen par l’EUIPO qui vient, le 23 mars 2022, de rejeter d’office la marque au titre des motifs absolus de rejet (atteinte à la protection d’une Indication Géographique). »

 

 

 

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (1)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Dubourdieu franck Le 03 juin 2022 à 17:05:24
Sur la marque collective Bordeaux rétorqué. Cette tentative heureusement avortée montre bien la volonté d?enfoncer le vin de Bordeaux dans son ensemble avec une marque chapeau regroupant l?ensemble du vignoble. Or il se trouve que l?AOC Bordeaux, plus de 60% de la surface, est le vignoble de base en souffrance depuis 20 ans et dont les vins en vrac se vendent à vil prix, parfois à moins de 2 ? le flacon. Quelle AOC autres que l?AOC Bordeaux, sur les 57 que comporte le vignoble, rêve d?être associée à cette marque « ombrelle ». Effectivement depuis 2000, cette AOC fait de l?ombre au vignoble entier bordelais. C?est pour sauver les vignerons qui subsistent dans cette AOC ( indépendants mais surtout coopérateurs dont le Pdt actuel de l?interprofessionnel fait partie ) que le CIVB a tenté ce numéro d?équilibriste. Cet échec prévisible montre à quel point le CIVB est aux abois de toutes parts. Au lieu de renforcer les règles de production ( rendement à l?ha) de cette grande AOC, on préfère distiller à grands frais et lancer comme en 2000, une campagne d?arrachage, toutes opérations restrictives financées par nos impôts ou bien par l?Europe, voire les deux. FD
Signaler ce contenu comme inapproprié
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé