omment aller vers plus de qualité, donc plus de valeur ? Comment se réinventer pour coller aux nouveaux modes de consommation ? Comment rendre l’offre plus lisible afin de tenir les promesses annoncées par l’étiquette ? Ces trois questions correspondent à trois défis auxquels le Conseil Interprofessionnel des Vins d’Alsace (Civa) s’efforce de trouver une réponse. Sept commissions thématiques (qualité, segmentation, lisibilité, innovation, gouvernance, etc..) y réfléchissent.
« L’Alsace s’est assoupie. Elle souffre d’un positionnement prix entre les deux extrêmes que sont les débuts de gamme qui percent grâce à leurs prix bas et les hauts de gamme à très forte valeur ajoutée. L’enjeu est de trouver comment hybrider ces trois stratégies » explique le consultant Clément Bérardi, du cabinet Quartier libre. La réponse d’Alsace 2030 est attendue fin 2022 pour des premières décisions pratiques applicables dès 2023 et dans les cinq à huit années suivantes pour des changements plus profonds touchant aux règles de production. Grâce à ces nouvelles clés, le vignoble espère retrouver un niveau de ventes plus conforme au niveau de ses récoltes.


En 2021, les ventes d’Alsace ont connu un rebond à 960 167 hl, + 3 % sur 2019 et ce, malgré une baisse de 2,2 % du crémant, toujours première vente en volume (257 341 hl). Cette performance est pour beaucoup à mettre sur une progression de 15,9 % à l’export comparé à 2019. Les disponibilités représentent encore en moyenne 27 mois de vente. Les actions marketing de l’interprofession en 2022 et 2023 promettent de continuer à « faire bouger les lignes » en commençant par ouvrir de nouvelles possibilités de commercer en ligne grâce à une plateforme export. L’interprofession va également démarcher des grands comptes (la grande distribution par exemple), une manière de préparer le terrain aux entreprises. Elle relaiera gratuitement sur ses sites et réseaux sociaux chaque offre œnotouristique individuelle et animera de mai à juillet 2023 avec une programmation type 24 terroirs lieux-dits ou grands crus à l’occasion des 60 ans de la route des vins.
D’ici 2025-2026 si tout va bien, le vignoble renforcera cette dynamique avec l’inauguration d’une « cité » (le nom n’est pas encore trouvé) des vins d’Alsace, à la fois physique et virtuelle. Comme l’a décrit Serge Fleischer, président du Civa, elle doit tout à la fois être « un outil de promotion des vins et du patrimoine culturel alsaciens, proposer école des vins, boutique, restaurant, caviste et regrouper les organisations professionnelles ». Le projet est inscrit à l’ordre du jour de l’assemblée générale de juin 2022. Cette cité future doit voir le jour sur une emprise de 4,5 ha de vignes à Kientzheim, à 8 km de Colmar, en face de l’actuel château géré par la confrérie Saint-Etienne. Son coût est estimé entre 20 et 25 M€ HT. Il sera notamment financé par reprise d’une réserve de 2,4 millions € créée dans ce but, des aides, une réorientation d’une partie du budget de communication, mais « sans pression financière supplémentaire pour la filière ».