e début d’année dans le Minervois, l’équipe du château Coupe-Roses a eu la bonne surprise de recevoir le prix régional de l’innovation des Trophées de l’agroécologie 2022.
« Et le jury national réuni sur le Salon International de l’Agriculture (SIA) à Paris vient de nous décerner une mention pour notre “ stratégie d’adaptation face au changement climatique”. C’est une belle vitrine et encouragement à poursuivre nos efforts » se réjouit Mathias Paicheler, qui reprend la quarantaine d’hectares de l’exploitation familiale avec sa sœur et son beau-frère.
Installée à la Caunette (Hérault), cette nouvelle génération a opéré de nombreux changements. « Nous nous sommes convertis à la biodynamie, pour aller au bout de notre démarche de vinification de vins nature » explique d’abord Mathias Paicheler.
Responsable du vignoble, il a replanté l’an passé 4,8 hectares sur le plateau calcaire du Causse en préservant toutes les haies naturelles, les murets et les capitelles. « Nous avons constitué neuf parcelles et mélangé un minimum de 12 cépages pour chacune d’elle ». Le vigneron a réfléchi ses assemblages en fonction de leur précocité et des profils de vin qu’il souhaite obtenir, en faisant la art belle aux cépages oubliés de la région, tels que le ribeyrenc, le terret, l’aramon, ou le piquepoul noir.
Ces plantations sont conduites en gobelet pour éliminer l’acier et faciliter le vol des chauves-souris. « Nous avons aussi installé des abris, des nichoirs, et des perchoirs pour les rapaces » poursuit Mathias Paicheler.
Pour ses futures plantations, l’équipe prévoit en plus de tester la vitiforesterie en plantant une ligne d’arbres tous les 12 rangs de vignes. « Nous y sèmerons des couverts végétaux et feront passer le troupeau de brebis de notre voisin berger pour les détruire comme nous ne faisons déjà sur le reste du vignoble ».


Le Château Coupe-Roses n’achète plus d’engrais. « Nous n’utilisons que du compost ». Pour traiter, Mathias Paicheler privilégie les plantes sous forme de purin. « Depuis que nous avons cette approche holistique, nos vins sont plus vifs, plus colorés, et nos pH ont bien baissé. Nous ne dépassons par exemple plus les 3,45 sur rouge, alors que les syrah montaient souvent à 3,9 ».
L’équipe teste également les cépages résistants au mildiou et à l’oïdium. « Nous avons des Bouquet G5 et G14 sur 50 ares ». Le jury des Trophées de l’agroécologie l’a aussi récompensée pour son implication dans le tissu local, via le CIVAM et un groupe Dephy.