n reportant l’édition physique du salon 2022 de janvier à mars, les organisateurs du salon Millésime bio affichaient des craintes légitimes : pas de visibilité sur l’évolution des contraintes sanitaires, restrictions de déplacement, mauvais timing pour l’activité des vignerons… « Ces inquiétudes ont finalement été levées au regard des 5 800 visites enregistrées au cours des deux premiers jours de salon », valide Nicolas Richarme, président de l''interprofession SudVinBio.
Annoncée en amont du salon, cette baisse de visitorat n’est pas une surprise. Avec 7 000 visiteurs enregistrés en trois jous, le salon a reçu 20 % de visiteurs en moins par rapport à la précédente édition physique de 2020, cette diminution se place dans les ordres de grandeur envisagés en amont.
« Comme attendu, une partie importante des inscriptions a été finalisée lors de la dernière semaine avant le salon », situe le président de SudVinBio. Le rebond de ces inscriptions a finalement été moins marqué que lors des éditions précédentes, alors qu’à 11 jours de l’ouverture du salon, 3 000 visiteurs étaient déjà inscrits, 10 % de moins qu’à 10 jours de l’édition 2020.


Dans les allées, l’évidence de cette moindre fréquentation est relevée, mais les exposants apparaissent globalement satisfaits de la tenue de ce salon physique. « Les allées ne sont pas surchargées, mais les interlocuteurs sont de bonne qualité, conformément aux habitudes de ce salon, qui offre historiquement des contacts qui se concrétisent souvent par des commandes », témoigne Jean-François Julian, président de la cave coopérative Valleon, en vallée du Rhône.
La présence de visiteurs du réseau des Cafés, Hôtels et Restaurants (CHR) et de grossistes français et d’Europe proche constitue une tendance appréciée par les exposants. « La qualité des échanges est là. Nous restons ce salon de vignerons pour les vignerons, qui sont avant tout contents de retrouver cette atmosphère de salon, avec ce bonus inattendu de la levée des masques dans les lieux soumis au pass sanitaire », valide Nicolas Richarme. « Nous avons réalisé de bons rendez-vous, en particulier auprès du réseau CHR français, que nous cherchons à développer. Beaucoup d’opérateurs de ce secteur sont venus sur ce salon », avalise Magdalena Joly, du domaine Virgile Joly, dans le Languedoc.
Autre bonne nouvelle pour les organisateurs, une proportion de visiteurs étrangers supérieure aux attentes. « Ils sont 20 %, nous nous attendions à moins en raison des restrictions de déplacement. C’est une vraie satisfaction pour l’organisation et les exposants », appuie Nicolas Richarme, même si de l’avis général, le grand export est le grand absent de cette édition. Alexandre They, vigneron dans les Corbières et président des Vignerons indépendants de l’Aude, se satisfait des échanges « avec notre réseau de distribution car ce salon fait partie de ces moments privilégiés pour se voir, même si nos importateurs lointains ne sont pas venus. Entre Wine Paris et Millésime Bio, j’ai finalisé des marchés et presque fini de vendre ce qui me restait pour cette année ».
Le report du salon apporte donc son lot de satisfaction. Seul bémol relevé au gré des discussions à travers les allées : la continuité avec la tenue du salon digital il y a un mois. Alors que celui-ci avait été présenté comme « un excellent tremplin de mise en relation et de préparation de l’édition physique » par les organisateurs, les exposants apparaissent plus mitigés, estimant que les visiteurs ayant assisté à la session digitale ne se sont globalement pas déplacés au parc des expositions de Montpellier. De la même manière, l’invasion de l'armée russe en Ukraine a réorienté les priorités de la presse généraliste, qui s’est par conséquent moins déplacée qu’attendu.