omparé au liège, Vinolok est un lilliputien. Christophe Chapoulié, seul distributeur en France de bouchons en verre, annonce la vente de 30 millions d’unités en 2021 dans notre pays. « C’est un marché de niche, mais, depuis dix ans, nous progressons de 20 % par an », affirme-t-il.
Le Château La Martinette, à Lorgues, en Provence, fut le premier client Vinolok, en 2010. « Ce fut un choix esthétique. Nous avons posé ce bouchon sur une bouteille très élégante et avant-gardiste. Cela nous a permis de nous démarquer. Autre avantage : on s’affranchit totalement des risques de goût de bouchon. Nous travaillons beaucoup avec la restauration, c’est un obturateur qui fonctionne bien sur ce circuit, du fait de sa facilité d’ouverture et de rebouchage. Nous le réservons à nos rosés cœur de gamme à rotation rapide, car nous le posons à la main sans inerter l’espace de tête », confie Guillaume Harant, directeur général du domaine, qui embouteille de 30 000 à 40 000 cols avec Vinolok sur un total de 160 000.
Désormais, la plupart des embouteilleurs mobiles sont équipés de lignes spécifiques, comme Embouteillage Services, au Pouget, dans l’Hérault. Pour Pierre Beauclair, dirigeant de cette entreprise, le point crucial, c’est l’adéquation du couple bouchon-bouteille. « Il est impératif de choisir un modèle de bouteille compatible avec ce bouchon. La plupart des verriers en proposent, indique-t-il. Ce qui est important, c’est que le diamètre du col mesuré à 6 mm du buvant corresponde bien à celui du bouchon. Mais du fait l’incertitude verrière, de plus ou moins 0,5 mm, ce diamètre est trop étroit sur certaines bouteilles. Alors, le bouchon remonte. Ce n’est pas très fréquent, mais ça arrive. »
L’autre point de vigilance, c’est le dégarni dans l’espace de tête : de 63 à 55 mm, une taille similaire à la capsule à vis et supérieure à un bouchage en liège ou synthétique. « Il n’est pas possible de réaliser le vide avant le bouchage. Il faut donc impérativement inerter cet espace de tête pour éviter les risques d’oxydation », pointe Pierre Beauclair.
Fabriqués par l’entreprise tchèque Preciosa, tous les bouchons Vinolok offrent le même niveau d’étanchéité, assuré par un joint composé de quatre lamelles en Elvax, un plastique garanti sans phtalates ni allergènes. « Toutes les études que nous avons réalisées montrent que notre bouchage est très hermétique. En Australie, les producteurs l’utilisent sur leurs vins de garde », affirme Christophe Chapoulié.
Les rosés sont son premier marché. « Mais Vinolok connaît une bonne croissance sur les blancs. Le plus souvent les gens l’adoptent dans une optique de premiumisation : ce bouchon, qui revient à 0,50 € l’unité, convient à des cuvées bien marketées, avec une belle étiquette et une bouteille élégante. Certains de mes clients ont enregistré de 20 à 30 % de croissance de leurs ventes sur les cuvées qu’ils ont relookées et bouchées avec Vinolok », vante Christophe Chapoulié.
L’AWRI (Australian Wine Research Institute) a comparé trois bouchages sur rouges et blancs – liège, capsule à vis et Vinolok – durant soixante mois de conservation. La capsule à vis est l’obturateur qui affiche la plus basse perméabilité à l’oxygène. De ce fait, c’est elle qui préserve le mieux le SO2 libre. Dans le cas des vins rouges, la teneur en SO2 libre diminue beaucoup plus lentement sous les capsules à vis que dans les bouteilles bouchées avec du liège ou du verre où elle évolue pareillement. Pour les blancs, il existe un écart entre le verre et le liège, la teneur en SO2 libre diminuant plus vite avec le verre qu’avec le liège, la capsule à vis restant l’obturateur sous lequel ce paramètre reste le plus élevé.