asse-tête juridique lié à la propriété privée, la gestion des vignes laissées en friche mobilise le vignoble, jusqu’à son ministre Julien Denormandie (« prêt à étudier toutes les propositions »). S’il n’existe actuellement aucun outil pour venir à bout de ces vignes ensauvagées devenant des foyers de pression sanitaire, il faut donc en créer propose-t-on à Bordeaux. Se tenant dans le cadre de la Fédération de Grands Vins de Bordeaux (FGVB), ces réflexions portent notamment sur la création d’amendes administratives pour absence de traitements mettant en péril les parcelles voisines et pouvant nuire à la collectivité explique Stéphane Gabard, le président du syndicat viticole des appellations Bordeaux et Bordeaux Supérieur, particulièrement attentif sur le sujet des friches.
De l’absence particulière de lutte obligatoire contre la flavescence dorée au défaut général d’entretien sanitaire, une amende administrative pourrait mener les propriétaires des parcelles abandonnées à la régularisation ou l’arrachage. Si une consultation juridique du Code Rural vérifie actuellement les possibilités de créer une telle amende administrative, cet outil nécessitera une modification législative pour être mise en place. En attendant, la filière bordelaise travaille sur un outil informatique permettant à chaque technicien d’Organisme de Défense et de Gestion (ODG), de la Chambre d’Agriculture de Gironde (CA33) ou du Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON) de répertorier les friches du vignoble, afin de les recenser et de pouvoir agir quand cela sera possible.
« On se bat sur la gestion des friches, mais ce sont les conséquences, pas les causes de la situation très compliquée que nous vivons » note Stéphane Gabard. Malgré la petite récolte 2021*, les cours ne se raffermissent pas suffisamment à cause des stocks pesants. Pour réguler l’offre, « nous sommes la seule région à porter la demande d’aides à l’arrachage définitif et même si nous le payions nous-mêmes, l’Union Européenne ne permet pas d’écraser les autorisations de plantation » constate le président d’ODG, notant que le projet de replantation différée n’a pas abouti.
* : Avec 2,3 millions hl produits en AOC Bordeaux sur 2021 (dont 100 000 hl de Volume Complémentaire Individuel, VCI), quand la moyenne décennale s’élève à 2,7 millions hl (avec les petites récoltes 2013 et 2017).