’annonce n’est pas passée inaperçue et a rapidement fait réagir la filière vin, notamment sur les réseaux sociaux. Au micro de Jean-Jacques Bourdin, sur BFM TV, la ministre de la transition écologique Barbara Pompili annonce le lancement de sites internet d’information des riverains de zones agricoles des pulvérisations de pesticides. « Nos concitoyens ont le droit d’avoir toutes les informations possibles et il y aura des sites internet dédiés », répond-elle à la demande du journaliste au sujet de l’information des populations riveraines de zones agricoles.
Difficile de voir l’intérêt d’un tel dispositif, « intrusif, avec une forme d’ingérence vis-à -vis des exploitants, attendu que tous les produits utilisés sont validés par l’Anses », indique Jérôme Bauer, le président de Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC), qui ne voit néanmoins aucun souci à la transparence de l'information pour les riverains.
« Nous n’avons pas le droit de rester insensibles à ces sujets » pose quant à lui Joël Boueilh, le président des Vignerons Coopérateurs de France, pour qui la question rejoint les sujets de Zone de Non Traitement (ZNT) et d’étude Pestiriv (suivi des résidus phytos auprès d’un panel de riverains de vignobles). « Une forme de pression va s’exercer progressivement sur toutes les régions, même celles qui y sont moins confrontés actuellement. Nous devons aborder franchement et sereinement ces sujets [de proximité des riverains] en réfléchissant avec la tête froide sur notre façon de présenter et expliquer notre métier. Y compris pour recruter de nouveaux vignerons. »
Jérôme Bauer avertit cependant sur les risques de « suspicion et de méfiance » que pourrait apporter cette proposition de Barbara Pompili. « L’information des populations est de toute façon encadrée par la réglementation européenne, mais je ne vois pas ce que cela apporterait de plus au riverain de savoir le détail des pulvérisations. Il n’y a pas de progrès là -dedans, bien au contraire ! », poursuit-il, avant de rappeler que « la CNAOC s’est engagée de longue date en faveur de l’utilisation des biocontrôles cuivre et soufre en périphérie urbaine, dans l’objectif de réduire au maximum les ZNT ».


Contactés, les cabinets des ministères de l'agriculture et de la transition écologique ont fait part d'une réponse commune, estimant que la ministre n’a pas vraiment annoncé de sites dédiés. Rue de Varennes et boulevard Saint-Germain, on précise qu'"on lui a demandé si l’information passerait seulement par des affiches, elle a expliqué qu’il était aussi possible de passer par des sites. Il est prévu de manière générale que les modalités d’information des riverains soient définies au niveau des chartes, sous l’autorité du préfet. Il sera ensuite chargé de s’assurer que les riverains sont bien informés".