ans le vignoble, « on est prêts à faire des efforts. On souhaite maintenir des relations cordiales avec nos riverains » souligne Jérôme Bauer, président de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d’Origine Contrôlées (CNAOC). Mais malgré la volonté de bon-voisinage, l’inquiétude monte parmi les vignerons alors que l’inconnu nimbe toujours les modalités du prochain arrêté "relatif aux mesures de protection des personnes lors de l'utilisation de produits phytopharmaceutiques".
Notamment en ce qui concerne l’avenir des Zones de Non-Traitement phyto avec les riverains (ZNT riverain). Il reste 64 jours au gouvernement pour publier le cadre réglementaire qui sera effectif pour la prochaine campagne de traitement phyto. Le Conseil d’État ayant donné un délai de six mois à l’exécutif pour remplacer l’arrêté du 27 décembre 2019, jugé trop peu protecteur vis-à-vis des riverains de parcelles agricoles. La plus haute autorité administrative retoquant notamment les outils de chartes entre agriculteurs riverains, en demandant l’augmentation « des distances minimales d’épandage pour les produits qui ne sont que "suspectés" d’être cancérogènes, mutagènes ou toxiques », ainsi que des mesures de protection des salariés et d’information des riverains.


Évoquée ce 17 novembre en assemblée générale de la CNAOC, l’incertaine question des ZNT entraîne une réponse claire de la CNAOC. « On ne souhaite pas de chartes, mais une même réglementation pour l’ensemble du territoire. On veut un même texte national et une même règle qui soit applicable à tous. C’est beaucoup plus simple pour les vignerons, sinon on ne s’en sortira pas » explique Jérôme Bauer. Concernant l’information des riverains, le vigneron alsacien souligne qu’un délai de prévenance existe dans la réglementation européenne et qu’il suffit de l’appliquer. Avec ces textes communautaires, « on considère qu’à partir du moment où un riverain fait la demande de savoir quand le vigneron va traiter, il doit être informé. Il faut suivre ce cadre fixé, il ne s’agit pas d’une information générale, mais de répondre à celui qui veut savoir » indique le président de la CNAOC.
Concernant la réduction des ZNT, Jérôme Bauer défend une dérogation pour « les produits de biocontrôle et le cuivre (qui n’est pas considéré comme un biocontrôle) ». Tout en alertant sur les renouvellements actuels d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES), qui « intègrent une ZNT alors même qu’il s’agit de biocontrôles : on va se retrouver sans rien » prévient le vigneron alsacien.