a commercialisation du millésime 2021 démarre sur les chapeaux de roue dans le vignoble des Côtes-de-Provence. « Les acheteurs se montrent encore plus pressés que les années précédentes, affirme ainsi Éric Pastorino, président de la cave coopérative de Gonfaron (83). Les opérateurs dont les gammes de Côtes-de-Provence rosé sont vendues à l’export sont confrontés à des problématiques de logistique et de transport pour acheminer les vins sur leurs marchés. Ils passent donc actuellement aux achats dans le but de pouvoir retirer les vins début décembre. » Toujours d’après Éric Pastorino, les volumes préemptés semblent supérieurs à ceux de la campagne précédente. « Ces intervenants ont le souci de sécuriser l’approvisionnement de leurs marques », estime-t-il.
Le contexte s’y prête. La récolte de côtes-de-provence affiche en effet un niveau supérieur à celui de l’an passé. Selon le syndicat de l’appellation, elle devrait avoisiner 900 000 hectolitres, ce qui représente 30 000 hectolitres supplémentaires par rapport à la précédente. « Nous avons eu la chance de bénéficier de journées pluvieuses juste avant les vendanges ce qui a été favorable au grossissement des baies, souligne Éric Pastorino. Qui plus est les premiers jus sont très aromatiques et possèdent de belles acidités qui donnent de la fraîcheur à nos vins cette année. »


« Nous avons toutes les cartes en main pour reprendre des parts de marché, prédit de son côté Jean-Pierre Bertri, président du syndicat régional des courtiers en vins et spiritueux de Provence. Car à l’inverse de la plupart des autres régions viticoles française, nous avons du vin. » Et d’ajouter : « les acheteurs ont ainsi le choix pour alimenter leurs différentes marques et débouchés. Certains qui avaient délaissé le vignoble au cours de ces dernières années reviennent en outre aux achats avec des ambitions de développement. »
D’autant que côté prix, c’est la stabilité qui prévaut. Ils se situent dans la lignée de la campagne dernière au cours de laquelle le côtes-de-provence rosé s’est négocié à 300 €/hl de moyenne. « Nous allons retrouver une hiérarchisation tarifaire suivant les qualités des rosés mis en marché, ajoute Jean-Pierre Bertri. Ce qui n’était plus le cas jusqu’alors où les vins, quelque soit leur niveau qualitatif, s’enlevaient à un prix unique. » Le ton est donné.