elon les observations du bureau d’études Ingévin, la production moyenne de vin dans un chai ne dépasse pas 1,3 hectolitre par mètre cube.
« C’est très peu » regrette Roman Tournier, responsable R&D de la société. « Beaucoup de vignerons prétendent travailler de manière écologique, mais dans une volonté esthétique, ils travaillent sur une surface astronomique ».
Or, plus la surface est étendue, plus les consommations d’eau et d’électricité augmentent, la première variant ainsi de 2 à 10, « sans compter toutes les tuyauteries, process, matériaux, et coûts de main d’œuvre » reprend Roman Tournier.
Avant de songer à la pose de panneaux solaires ou à la végétalisation des toitures, « parties émergentes de l’iceberg », l’ingénieur préconise de diviser la surface et le volume de son chai par le nombre d’hectolitres produits.
« Cela permet de se positionner et de réfléchir à la densification de l’atelier de vinification avant de se lancer dans la construction de nouveaux bâtiments. Le m2 le plus écologique, c’est celui qui n’est pas construit » insiste-t-il.
Roman Tournier a, par exemple, vu plusieurs ateliers de réception mobiles ou pressoirs placés sous de très grandes hauteurs de plafond. « Dans ce cas, mieux vaut utiliser la hauteur pour y mettre des cuves, quitte à les empiler, comme nous l’avons fait avec le chai Eode à la Cave coopérative de Bonnieux ».
Là-bas, 1 500 hectolitres de vin rouge qualitatif sont désormais vinifiés sur une surface de 55 m² au sol. Ce nouvel atelier a permis à la cave de ramener son ratio à 4,54 hl/m3, le meilleur qu’Ingévin ait pour l’heure calculé.