a ville de Colmar souhaitant peaufiner son image de capitale des vins d’Alsace initie cette fin octobre une opération d’immersion de 300 bouteilles de crémant sous l’eau de sa base nautique. Un protocole scientifique l'accompagne en parallèle. Il prévoit de comparer de plusieurs manières l’évolution de l’effervescent sous l’eau (donc sans échange d’oxygène) et en cave sur une durée de dix ans. Le vin sera dégusté à intervalles réguliers par le sommelier Serge Dubs. Le meilleur sommelier du monde 1989 comparera les bouteilles immergées aux témoins gardés en cave.
Dans un pas de temps équivalent, l’INRAE de Colmar analysera les arômes pour avoir une vision de leur comportement en surface et sous l’eau. La dernière étape prévoit d’étudier l’évolution des bulles par mesure du CO2 dissous dans les deux situations. « Nous aurons une vision globale des évolutions dans le temps » souligne Christophe Bertsch, à l’université de Haute-Alsace, l’un des partenaires du projet.
« Cette initiative relève de la curiosité intellectuelle » juge Véronique Muré, du domaine éponyme à Rouffach, producteur des 300 bouteilles immergées de ce crémant d’assemblage dosé à 8 g/l, composé pour 30 % de pinot blanc, 30 % d’auxerrois, 15 % de riesling, 10 % de pinot gris, 10 % de pinot noir et 5 % de chardonnay. Une première remontée de bouteilles est programmée dans deux ans.