Je me suis douté de quelque chose quand des vidéastes sont venus au domaine, mais j’étais loin d’imaginer remporter le prix spécial des trophées 2021 Bordeaux Vignoble Engagé ».
Laurent Cassy, viticulteur dans l’Entre-Deux-Mers à Chillac et président du Syndicat des Vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine, en a eu la surprise ce 9 juin, lors de la cérémonie de remise des prix en présence du maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, et du président de l’interprofession, Bernard Farges.
« Je vois dans ce prix une récompense pour tous les vignerons qui, comme moi, travaillent chaque jour dans le plus grand respect de l’environnement » reprend Laurent Cassy.
Sur sa propriété familiale de 55 hectares, certifiée AB, Demeter, AREA, HVE, ou encore AFAQ et ISO 14 0001, son équipe met en Å“uvre des actions concrètes sur la gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets.
« Chaque année, je mets en place des essais sur le domaine. J’en ressors toujours grandi de rencontres et de partages. Lors des dernières vinifications, j’ai travaillé sur les levures et bactéries indigènes » illustre-t-il. Cette saison, il a pris part au projet Inrae/IFV Visa, de suivi de la sporée aérienne du vignoble.
A ce jour, des spores de mildiou ou d’oïdium n’ont été retrouvées que dans 6 des 24 domaines participants. « La pression cryptogamique est faible et je raisonne mes traitements en fonction de son évolution » poursuit le vigneron.
Laurent Cassy n’oppose pas la certification Haute Valeur Environnementale à la viticulture bio. « Certes, elle doit évoluer, comme tous les cahiers des charges, mais elle a le mérite d’impulser un changement de pratiques ».
Le vigneron regrette que le débat ait occulté ceux sur le renouvellement et le lissage du cuivre. « Ces dossiers n’ont pas du tout avancé ».


Sur la mixité, sa position n’a pas évolué. « Il y en a toujours qui veulent secouer le cocotier et remettent le sujet sur la table » témoigne-t-il. « Ceux là sont systématiquement en viticulture conventionnelle. La bio implique de de réfléchir les équilibres naturels, d’envisager son exploitation viticole dans sa globalité, incluant le sol, la plante, la biodiversité environnante, les hommes qui y travaillent, le voisinage. Faire coexister les deux systèmes est une vue de l’esprit ».