ancée en 2017 par le syndicat du négoce agricole, la campagne Vert l’Avenir gagne du terrain pour mieux faire connaître les bonnes pratiques mises en œuvre par ses entreprises en lien avec les agriculteurs. D’abord cantonnée au Sud-Ouest, où Vitisphere avait déjà assisté à une journée sur l’élimination des herbicides, c’est dans le Var qu’elle s’est déployée ce 5 mai.
Les équipes du négoce Racine, une filiale du groupe Perret, ont invité la presse au Château de l’Escarelle, en bio, à la Celle, où le propriétaire Yann Pinneau et son chef de culture Nicolas Roux remplacent le désherbage mécanique de l’inter-rang par l’implantation de couverts végétaux depuis 5 ans.


A l’entrée de la propriété de 106 hectares, Claire Scappini, la responsable technique de Racine s’arrête devant une parcelle de vermentino dont tous les inter-rangs sont enherbés de manière permanente depuis 3 ans avec de la fétuque rouge, du ray-grass, et des trèfles mycorhizés. Les visiteurs apprécient ce mélange très esthétique.
Surtout, les racines des couverts végétaux décompactent les sols, améliorent leur portance en drainant l’eau, la vie microbienne, facilitent l’accès à l’eau et aux nutriments de la vigne, limitent l’érosion et l’installation des plantes adventices telles que l’érigéron, la prêle ou le chiendent. « Nos analyses bois montrent que les mises en réserve de la vigne sont meilleures depuis deux ans, annonce Nicolas Roux. D’ailleurs, nous nous rendons compte qu’elle est plus verte, plus poussante et moins carencée ».
La pratique pourrait même freiner le gel, « comme la sève est plus riche en amidon, ajoute Cédric Moniquet, le technicien conseil en charge du suivi du Château, où au moins l’aider à redémarrer plus vite ».
Dans les autres parcelles, un inter-rang sur deux est enherbé de manière permanente, l’autre de manière spontanée, avec une majorité de crucifères mellifères, qui ramènent de la biodiversité et de la matière organique, mais également des graminées, comme le seigle forestier pour sa grande capacité à fissurer les zones, et des légumineuses.
Les semis sont réalisés en septembre à la herse rotative, et détruits à l’épiaison par roulage. « L'opération forme un paillage qui empêche la repousse des adventices et permet un semis direct à l’automne suivant » reprend Cédric Monniquet.
Côté finances, Nicolas Roux et ses ouvriers ont rentabilisé le matériel en passant beaucoup moins la charrue dans les rangs.
L’année dernière, ils ont aussi tenté de semer sous le rang. « Nous l’avons fait à la volée en septembre, et ça n’a pas marché » témoigne Nicolas Roux. Il a 15 jours, l’équipe a décidé de tenter l’hydroseeding pour semer des graines de trèfles, à hauteur de 2 500 à 3 000 litres d’eau par hectare.
Cette fois, la pratique semble avoir fonctionné. Malgré les températures fraîches des jours passés, un petit tapis est en train de se former.