Bordeaux
La Chambre d’Agriculture ouvre un service d’accompagnement aux vignerons endettés

Le manque de trésorerie se généralisant dans le vignoble girondin, un dispositif anonyme d’écoute et de conseil est mis en place pour anticiper les impasses financières.
Les difficultés commerciales s’abattant comme les plaies d’Égypte sur le vignoble bordelais (impacts covid sur les réseaux de la restauration et les salons de vignerons, surtaxes américaines, marché chinois en repli, nouveaux modes de consommation…), les difficultés financières s’accumulent dans les entreprises viticoles, entre retards des paiements et épuisement des Prêts Garantis par l’État (PGE). Les vignerons ne s’épanchant généralement pas sur leurs difficultés de trésorerie, la Chambre d’Agriculture de la Gironde (CA33) ouvre un service d’écoute et de conseil : « Agir Vite ».
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Face à « un quotidien marqué par un stress important, avec des relances de paiement, des plafonds de découvert dépassés, des recherches de fournisseurs acceptant des délais… », la CA33 propose des « rendez-vous gratuits et confidentiels aux exploitants » avec pour objectif l’« analyse de la viabilité de l’exploitation pour savoir si oui ou non, elle a les moyens de s’adapter au nouveau contexte et aux nouveaux marchés ».
L’enjeu étant de prévenir les cessations de paiement, « face à l’adversité et à l’incertitude, prenons les devants et n’attendons pas que les évènements nous obligent à faire des choix plus douloureux » alerte dans un communiqué la viticultrice Magali Vérité, vice-présidente de la CA33.
Sans pouvoir faire des miracles, des outils juridiques existent pour maintenir l’activité des entreprises et juguler leur endettement. « Avant la cessation de paiement, un règlement à l’amiable agricole (ou mandat adhoc) permet de renégocier la dette confidentiellement devant le Tribunal Judiciaire » expliquait récemment l’avocat bordelais Alexandre Bienvenu à Vitisphere. Si un créancier s’oppose à cette renégociation, une procédure collective de sauvegarde peut s’ouvrir. « Il y a plus de marges de manœuvre quand on vient avant une cessation de paiement, afin de mettre en place un plan de sauvegarde » pointe le docteur en droit (cliquer ici pour en savoir plus sur les outils de restructuration de la dette).