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"La certification HVE est une école importante pour le saut en bio"
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Pascal Chatonnet
"La certification HVE est une école importante pour le saut en bio"

L’œnologue conseil annonce la conversion à la viticulture biologique de ses cinq châteaux bordelais, une étape qu’il aborde sereinement grâce aux apprentissages issus de la Haute Valeur Environnementale (HVE).
Par Alexandre Abellan Le 25 janvier 2021
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Se trouvant sur les AOC Lalande de Pomerol, Saint-Emilion et Montagne Saint-Emilion, les vignobles Chatonnet sont constitués des châteaux Haut-Chaigneau, La Croix Chaigneau, La Sergue, L’Archange et Esprit d’Aliénor. - crédit photo : Jean-Bernard Nadeau
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omparer pour opposer les certifications de la viticulture biologique et de la Haute Valeur Environnementale (HVE) ? Quelle drôle d’idée pour l’Å“nologue Pascal Chatonnet, consultant dans le vignoble bordelais et propriétaire de cinq châteaux sur la rive droite (pour trente hectares de vignes). Prônant la complémentarité des deux démarches environnementales, le docteur en Å“nologie annonce ainsi l’entrée en conversion de ses domaines (pour une certification en 2024) grâce à ses trois années d’expérience en HVE (dans le cadre du SME, le Système de Management Environnemental du Vin de Bordeaux).

« Pour moi, la HVE a été en trois ans une école extrêmement importante pour le saut en bio. Aujourd’hui on se sent capable d’y aller » explique Pascal Chatonnet, pour qui cette étape tient autant de la formation que du management de l’ensemble des équipes. « Comme je ne suis pas présent à temps complet sur mes exploitations, je ne peux pas décréter le passage en bio si je ne suis pas là pour le faire physiquement » explique le docteur en Å“nologie, qui préconise un accompagnement technique face à une véritable prise de risque (en témoigne la pression mildiou des derniers millésimes). Dans le cadre du SME des vins de Bordeaux, des échanges fructueux entre propriétés ont aussi pu se tenir, « permet aux chefs de culture de sortir de l’exploitation et de confronter leurs expériences, positives et négatives » indique le propriétaire.

Complémentarité

Si Pascal Chatonnet reconnait que les contrôles HVE ne constituent pas un cadre très contraignant, cette approche complète bien la démarche bio : « la HVE possède des points intéressants que le bio n’aborde pas (la HVE a une vision d’ensemble de l’exploitation : viticulture, Å“nologie gestion des déchets, responsabilité sociale…), et réciproquement (la bio limite les produits phytosanitaires) ».

Ayant déjà retiré les insecticides chimiques, adopté un travail du sol superficiel et abandonné les pesticides de synthèse, les vignobles Chatonnet doivent désormais se passer des phosphonates pour se convertir en bio. « Un jour nous serons tous en bio » prédit Pascal Chatonnet, qui table sur les restrictions réglementaires et les tendances de marché pour appuyer cette transition. Pour le moins sceptique face aux discours ésotériques de la biodynamie, Pascal Chatonnet compte développer ces prochaines années la « biosynergie », soit des pratiques viticoles s’inspirant de la biodynamie tout en les étayant scientifiquement.

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Tous les commentaires (2)
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Benji Le 26 janvier 2021 à 18:01:13
Le HVE est bien plus réaliste que le bio n’en déplaise aux défenseurs du bio business ! Donner des leçons sur des petites surfaces en vivant pas du produit de son exploitation n’est pas un exemple! On en parle bilan environnemental et carbone du bio?? Il y a de la place pour tout les productions tant qu’elles restent dans leurs créneaux que va t il se passer quand la moitié du vignoble produira bio à votre avis!!!!
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Dominique Le 26 janvier 2021 à 08:15:20
Voilà une très bonne nouvelle : une personnalité marquante de Bordeaux fait son coming out pro-bio. C'est toujours mieux qu'une conversion bio pas vraiment assumée et donc quasi-clandestine. Comme celle par exemple de Bernard Farges, président du CIVB, inscrit désormais à l'annuaire de l'agence bio. Bienvenue au club ! Il faudra donc rectifier les déclarations sur "la bio ce n'est pas possible à Bordeaux". On peut en rire mais tout cela témoigne malheureusement du retard à l'allumage de cette filière bordelaise, de sa déconnexion avec les aspirations qui traversent la société. Rappelons nous plus prosaïquement, qu'une conversion aujourd'hui, ça veut dire que la première bouteille bio c'est dans 4 ans !
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