Le 2 décembre dernier, lors d'une conférence de presse à charge, le syndicat agricole Confédération Paysanne a voulu faire un coup d’éclat, une véritable démonstration de force associant de puissants acteurs* qu'on peut assimiler à un lobby de bio-businesse » regrette l’Association de développement de la Haute Valeur Environnementale (HVE).
Le porte-parole de la Confédération Paysanne Nicolas Girod avait alors dénoncé « l’illusion de transition agroécologique que constitue la certification HVE » en mettant en cause un « enfumage » de la certification devenant « l’alpha et l’oméga de la transition écologique […] alors qu’il s’agit au mieux d’un élément de maquillage d’une agriculture du passé d’un coup de peinture verte ».
L’Association de développement de la HVE répond par voie de communiqué à la Confédération et ses confrères en les accusant de vouloir « circonscrire le monopole de la transition agroécologique à la seule certification biologique ». C’est selon elle « oublier l’importance des enjeux en matière de biodiversité et de préservation des ressources en eau abordée par la HVE et nier les efforts consentis et les bonnes pratiques agricoles mises en œuvre par beaucoup d’agriculteurs français ».
« Opposer les agricultures entre elles est un non-sens et un manque de vision stratégique » insiste-t-elle, ajoutant qu'il faut « refuser le choix entre le Bio pour ceux qui le peuvent et les importations brésiliennes pour tous les autres. »
Elle profite de son communiqué pour rappeler que la certification HVE s’appuie sur des indicateurs de résultats, et non de simples obligations de moyens, et qu’elle a le mérite « d’identifier les produits agricoles issus d’une agriculture agroécologique exclusivement française, quand plus de 30% des produits certifiés bio consommés en France sont en fait importés ».


Le 2 décembre, le sénateur du Morbihan Joël Labbé (Europe Ecologie les Verts) s’en était pris au crédit d’impôt HVE, proposant « un amendement de repli à 1 000 € et non 1 500 € pour ne pas être trop proche de la bio ».
Pour l’Association HVE, les députés ne se sont pas trompés en créant ce crédit d’impôt. « Ils ont créé un levier nouveau pour faciliter la valorisation de la transition agroécologique de la « ferme France » sur un marché européen soumis à la libre concurrence de l’importation ».
* Agir pour l’Environnement, France Nature Environnement et le Syndicat Réseau Entreprises Bio Agroalimentaires (Synabio).