iticulteur à Segonzac, en Grande Champagne, Éric Billhouet vient d’être réélu à la présidence de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC). « Ce mandat sera basé sur l’environnement » annonce-t-il, poursuivant le travail mené sur le référentiel Cognac (allant au-delà de la certification Haute Valeur Environnementale, HVE) et sur les nouveaux cépages (le monbadon est inscrit au cahier des charges de l’AOC comme cépage à fin d’adaptation au changement climatique, la sélection se poursuit pour les cépages résistants charentais).
Mais le virage environnemental ne se limite pas au vignoble pour Éric Billhouet, qui met en place une réflexion pour améliorer le bilan carbone des distilleries en testant la chauffe à la vapeur. « Notre cahier des charges indique que la distillation doit se faire à feu nu. Traditionnellement, on utilisait du bois ou de la briquette, actuellement 99 % des alambics sont chauffés au gaz. Cela représente beaucoup d’énergie qui part aux petits oiseaux » note le viticulteur charentais.


Commencée sous le précédent mandat, cette réflexion est désormais instruite par la commission technique de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). « Sans modifier la structure de l’alambic charentais, un système de chauffage tubulaire à la vapeur permettrait de monter en température le vin » esquisse Éric Billhouet, se basant sur les travaux de la Station Viticole du BNIC. L’avancée du projet est désormais suspendue au rapport de l’INAO.
Paritaire entre la production et le négoce, l’ODG a pour vice-présidente Mélina Py, la directrice des activités des cognacs Martell. A noter que l’ODG réduit également à 18 son nombre de délégués (contre 34 par le passé), afin d’avoir une organisation en miroir du comité permanent du BNIC (composé de 9 viticulteurs et autant de négociants).