imple, le message se veut aussi indicatif qu’incitatif : opérateurs ligériens, ne revendiquez vos vins 2020 en Indication Géographique Protégée (IGP) que si vous avez des marchés en face. Entre le généreux millésime 2020 en val de Loire et les limitations de production actées en AOP (réserve interprofessionnelle en Touraine, baisse des rendements en Anjou…), la tentation de transférer des volumes en vins de pays inquiète le syndicat des vins IGP du Val de Loire. Jouant la carte de la pédagogie et de la responsabilisation, l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) a demandé à l’interprofession des vins de Loire (InterLoire) d’envoyer courant septembre un courrier à chaque opérateur pour leur indiquer, individuellement et confidentiellement, leur tableau de bord des volumes commercialisés sur les trois dernières années ainsi que les stocks pour la campagne.
Contrairement à l’initiative de Pays d’Oc, « ce n’est pas contraignant, chacun est avisé sur le risque de déverser trop de volume sur le marché » indique Catherine Motheron, la présidente syndicat des vins IGP du Val de Loire. « Nous avons fait ça pour nous protéger des volumes qui pourraient se reporter sur l’IGP. Nous ne sommes pas contre récupérer de nouvelles quantités, mais il faut du temps pour organiser les marchés » souligne la vigneronne d’Anjou.
« Avec 250 000 hectolitres de vins, nous représentons 10 % des volumes ligériens. Nous avons la capacité d’absorber des volumes, mais pas à être le déversoir des AOP. Ce qui risquerait de faire chuter cours » confirme Raphaël Fattier, le directeur du syndicat des vins IGP du Val de Loire, qui évoque actuellement des cours constatés de 120-130 euros/hectolitre en blanc (60 % des volumes), 115 €/hl en rouge (20 %) et 95 €/hl en rosé (20 %).
Se voulant un outil d’aide à la décision, ce courrier d’information pourrait être pérennisé selon son impact, actuellement difficile à estimer (les déclarations de récolte 2020 pouvant être déposées jusqu’au 10 décembre 2020, avec une possibilité de revendication en IGP jusqu’au 31 décembre 2021). « Nous cherchons à véritablement exister pour nous-mêmes. Sur le marché français, il y a de la place pour les AOP, IGP et vins de France sans empiéter les uns sur les autres » conclut Catherine Motheron.