e nouveau visage que s’offre Le Brun de Neuville est une lumière au bout d’un tunnel sans fin. Comme tous les acteurs champenois qui subissent de plein fouet la crise sanitaire, la coopérative sézannaise n’avait pas prévu de subir un recul des ventes allant jusqu’à -30% (chiffres septembre). Ce qu’elle avait prévu en revanche, c’est une refonte de la gamme avec l’apparition de nouveaux habillages.
Son président Damien Champy explique ce choix : « nos habillages étaient davantage associés aux codes des maisons de négoce, nous avions envie de retrouver l’ADN vigneron. »


Une stratégie « terroir » qui n’est pas nouvelle tant les acteurs champenois (toutes familles confondues) s’en sont emparés ces dernières années. Mailly Grand Cru, Union Champagne (Champagne De Saint-Gall), Jacquart (Alliance Champagne), toutes ces coopératives et union de coopératives ont pris le virage et joue désormais la carte de la transparence. Pour Le Brun de Neuville, cette nouvelle image s’accompagne d’un travail sur les vins et les pratiques culturales initiés depuis 10 ans. « Depuis 2010, nous avons engagé une stratégie zéro herbicide auprès de nos livreurs, nous avons également fait le choix de travailler avec des levures indigènes », explique Damien Champy.
Plus qu’un simple lifting, les nouvelles gammes que sont « Côte » (ex- Tradition), « Les Chemins » (ex-authentique) et « Autolyse » (ex-Lady de Neuville) sont aussi un moyen de répondre à tous les instants de consommation. Ainsi comme l’explique Damien Champy, « Côte » est une gamme plutôt apéritive, « Les Chemins », des cuvées aux vieillissements plus longs, à déguster au cours d’un repas, « Autolyse », de véritables vins de gastronomie. Un discours à rapprocher de la campagne de communication du SGV (Syndicat Général des Vignerons de Champagne) lancée en 2018 qui veut que le champagne soit réservé à toutes les occasions. Plutôt logique pour Damien Champy, secrétaire général, élu au syndicat.
Positionnée sur les réseaux CHR (75 % en France) et export (30 %), tout l’enjeu de cette démarche de champagnes « identitaires » sera de faire face à une crise qui oblige les consommateurs à revoir leurs habitudes de consommation et à conquérir une nouvelle cible grâce à des cuvées qui ont gagné en précision.
La coopérative a été créé en 1963 dans le village de Bethon (Côte de Sézanne) en Champagne.
Aujourd’hui ce sont 170 vignerons sur 150 hectares au creux des coteaux du Sézannais qui composent la « famille » Le Brun de Neuville. Avec un encépagement principalement en chardonnay (88% des pieds), Le Brun de Neuville continue de se positionner en véritable ambassadeur de ce terroir encore méconnu des consommateurs.