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Contrat d'achat obligatoire pour Pays d'Oc, un défi pour les caves
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Occitanie
Contrat d'achat obligatoire pour Pays d'Oc, un défi pour les caves

Pour maintenir l’équilibre du marché, le syndicat de l’IGP Pays d’Oc exige un contrat d’achat pour toute demande de labellisation. Dans les coopératives, les directeurs ont des difficultés à s'adapter à l'obligation.
Par Michèle Trévoux Le 09 octobre 2020
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C

’est une mesure qui fait du bruit. Pour maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande, le syndicat des vins de pays d’Oc a pris la décision en août dernier de ne labeliser que les volumes qui peuvent justifier d’un contrat de vente. Cette mesure avait déjà été mise en œuvre en fin de campagne précédente, après le confinement, pour que les volumes résiduels labelisés en Pays d'Oc collent avec la demande du marché afin d’éviter une baisse des cours en fin de campagne. Elle a été reconduite pour le début de la campagne afin de parer à un afflux de labellisations, notamment de vins rouges habituellement déclarés en AOC, qui faute de marché, pourraient se replier en IGP Pays d’Oc et faire chuter les prix. Les producteurs qui veulent prétendre au label pays d’Oc sont donc tenus de joindre à tout dossier de demande de certification un contrat d’achat adossé au volume revendiqué.

Un avantage pour les contrats triennaux

Si l’objectif d’équilibre du marché est partagé par le plus grand nombre, sur le terrain la mesure retenue est diversement appréciée. « Dans le contexte actuel, il vaut mieux rester prudent et éviter un encombrement du marché avec le repli des AOC, dont les marchés sont en net recul aujourd’hui. Ce n’est pas une mauvaise mesure. Elle va favoriser ceux comme nous, qui ont signé des contrats triennaux et qui peuvent donc présenter d’ores et déjà leurs vins à la labellisation », commente Anthony Bafoil, président de la cave de Lédignan et du secteur gardois de Coop de France Occitanie. Du côté des directeurs de cave, cette nouvelle contrainte a beaucoup plus de mal à passer. « Nous nous battons pour assurer le meilleur service à nos clients et notamment des retiraisons rapides. Cette décision nous complique la vie. Elle est plus contraignante pour les caves qui vendent en vrac que celles qui ont une activité bouteilles. Néanmoins, si c’est pour défendre les prix, il se peut que cette complication devienne un avantage. Mais il aurait été préférable de fixer des quotas de labellisation en fonction des volumes commercialisés les années précédentes, pour donner la priorité aux caves qui produisent depuis longtemps de l’IGP pays d’Oc », défend David Reverbel, le directeur de la cave du Pouget.

Des craintes sur la fluidité des retiraisons

Sébastien Boyer, directeur de la cave de Coursan est plus circonspect : « Le contrat n’est qu’une petite partie d’une transaction. Derrière, il faut que le vin soit retiré puis payé. Si le marché se durcit, ce n’est pas parce qu’il y a un contrat que le vin sera retiré. Je suis loin d’être convaincu qu’on arrive à tenir les prix avec cette mesure. Par contre, il est sûr que cela va générer un encombrement au niveau des labels. Tous les vins vont être présentés sur une période réduite. Ce n’est pas fait pour fluidifier les retiraisons ». A la coopérative Clochers et Terroirs à Puilacher, le directeur Olivier Plut a du mal à faire face à ce qu'il vit comme une contrainte : « Nous avons déjà des blancs et rosés prêts à labeliser, on pourrait s’avancer et permettre à nos clients de retirer rapidement. Au lieu de ça, on nous bloque et d’ici un mois, quand tous les contrats vont se signer, il va y avoir engorgement pour passer les vins au label. C’est une entrave à notre activité commerciale. Nous risquons de perdre des marchés car les clients pressés de retirer, iront voir ailleurs. Les producteurs espagnols ou italiens, eux, seront prêts à livrer ». Une inquiétude partagée par Florent Ceschi, courtier chez Ciatti : « On travaille de plus en plus en flux tendu. Le marché nous demande d’être hyper réactif. Dès l’échantillon dégusté et validé, les clients veulent retirer les vins. Cette décision va à l’inverse de la logique du marché qui privilégie réactivité et agilité ». 

Vers des adaptations ?

Autre complication : lorsqu’un contrat ne couvre qu’une partie du volume d’une cuve, la cave est dans l’obligation de reloger pour bien différencier le volume qui va passer au label du reste de la cuve. Un casse-tête pour bien des directeurs qui ne disposent pas forcément de la cuverie nécessaire à ces relogements. 

Une réunion du conseil d’administration du syndicat des pays d’Oc est prévue ce vendredi 9 octobre. De leur côté, les directeurs de cave ont prévu de se retrouver en début de semaine prochaine. Nul doute que cette mesure controversée sera au cœur des échanges. Avec des adaptations à la clé ?

 

 

 

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