ans les parcelles où les tordeuses se sont invitées, comme à Saint-Chinian, à Fitou ou dans les Costières, elles ont ouvert la porte au botrytis. « Depuis le 10 août, j’en vois ponctuellement au sud de Nîmes, témoigne Bernard Genevet, consultant sur le Gard pour l’ICV. Mes collègues des Pyrénées-Orientales et de l’Hérault ont aussi été alertés de l’apparition de foyers. »
Au Cabinet d’ingénieurs conseils en viticulture (Cicovi), Jérôme Fil confirme ses propos. « J’ai vu du botrytis dans l’Hérault et l’Aude, à des degrés divers en fonction de la présence des tordeuses et de l’entassement de la végétation. »


Chez Natoli, Stéphanie Prabonnaud surveille aussi les parcelles touchées par l’oïdium et la grêle, qui ont ouvert les baies.
Si le champignon n’a pour l’heure pas fait assez de dégâts pour avoir des conséquences sur les rendements ou le profil des vins, les techniciens appellent à la vigilance, d’autant que la météo de ces derniers jours lui est favorable. « Les entrées maritimes ont provoqué des débuts de décrochage sur des parcelles de sauvignon ou du chardonnay. Comme les raisins étaient mûrs, les vignerons ont vendangé » reprend Jérôme Fil.
« En effet, nous avons eu quelques orages et les matinées sont humides depuis 10 jours » complète Stéphanie Prabonnaud. Sur toute la zone littorale de la région, de Narbonne à la Camargue, le mistral commence à se faire désirer. »
La conseillère voit aussi de la pourriture noire liée à aspergillus. « Les sauvignons et chardonnays devraient tous être en cave la semaine prochaine mais il faut continuer à surveiller le viognier ou les syrahs compactes. »


Les vignerons du Sud-Ouest doivent aussi se méfier. En Charentes, les premiers foyers sont observés, d'après le bulletin de santé du végétal de ce 18 août. « Ils peuvent être liés à des perforations de la deuxième génération d'eudémis, ou à l'éclatement des baies dû aux pluies » expliquent-ils.
A l'IFV, Marc Vergnes met en garde les bordelais. « Nous avons connu un temps peu courant début août, avec, sur une même journée, des précipitations, des températures fraîches pour la saison, puis une hausse jusqu’à 35°C et le retour d’un grand soleil. Les cèpes sont au rendez-vous, le botrytis risque de l’être aussi. »
Dans le Gard, les vendanges ont démarré un peu partout, « sauf au nord du département, dans les Costières et pour les appellations rhodaniennes » poursuit Bernard Genevet, à l’ICV.
Les vignerons sont en train de vendanger les chardonnays, sauvignons blancs, et rosés. Ils pressent facilement des jus bien équilibrés en sucres et en acides. « A degré équivalent, nous avons en moyenne un point d’acidité de plus qu’en 2019. Et l’acide malique a bien tenu, ce qui laisse la possibilité aux vignerons d’attendre, alors que l’année dernière il n’y en avait plus du tout au moment des vendanges. »
La récolte languedocienne va s’accélérer dès la semaine prochaine. La maturation n’est pas galopante mais elle est régulière et homogène, « même si certains carignans ou syrahs ont gardé des baies roses » témoigne Stéphanie Prabonnaud. « Dans quelques jours, tous les sauvignons et les chardonnays seront en cave. Les vignerons vont rentrer les grenaches et syrahs à destination des rosés, et les premiers pinots pour le rouge. »