u domaine du Champ des Soeurs, à Fitou, Laurent Maynadier a comme souvent ouvert le bal des vendanges languedociennes. Cette année, il l'a fait dès le 27 juillet, une semaine plus tôt qu'en 2019, rapporte le journal l'Indépendant. Le viticulteur a rentré du muscat planté dans un secteur très précoce et va vinifier un vin léger et fruité.
Dans le Gard, à Codognan, la coopérative des vignobles d’Héraclès va lui emboiter le pas ce vendredi en ramassant 70 tonnes de muscat. « En 2019, nous avions attendu le 13 août. C’est la première fois que je vendange en juillet. Il fait beau et les vignes ont reçu de l’eau au bon moment. La maturation a été rapide. Les raisins affichent déjà 11 voire 12 degrés d’alcool potentiel, et nous voulons conserver de jolies acidités et éviter les profils trop muscatés » indique à Vitisphere Frédéric Saccoman, le directeur général de la cave coopérative.
Les premiéres parcelles de sauvignon blanc de la cave d’Héraclès seront rentrés dès lundi 3 ou mardi 4 août. Le chardonnay titre déjà plus de 10 degrés, « et il prend 1,5 degré chaque semaine » assure Frédéric Saccoman.
Responsable du pôle viticulture à la Chambre d’Agriculture du Gard, Anne Sandré sait aussi que les vendanges vont démarrer sur des vins blancs à faibles degrés dans le secteur des Sables. « En moyenne, nous avons 10 jours d’avance sur 2019. Dans les secteurs précoces, les vendanges seront lancées autour du 15 août » estime-t-elle.


Dans la région, le stade moyen observé est la mi-véraison. A l’Institut Coopératif du Vin, Jacques Rousseau prédit un démarrage général des vendanges dans deux semaines. « Nos premiers contrôles de maturité indique une semaine d’avance. Le mois de juillet a été plus frais et les grappes pèsent 30 à 40% de plus qu’en 2019, avec des baies aussi grosses qu’en 2018. Nous avons perdu un peu de l’avance que nous avions à la floraison. » Si Jacques Rousseau pense que la récolte languedocienne sera généreuse, Anne Sandré ne table quant à elle pas sur une grosse récolte gardoise. « Elle sera au mieux moyenne. Dans certains secteurs, le mildiou a fait des dégâts. Et nous avons en plus connu le gel et la grêle » regrette-t-elle.
« Un petit orage de grêle est bien passé sur le vignoble jeudi dernier, reprend Frédéric Saccoman, mais nous avons été relativement épargnés. » Avec ses 1 050 hectares, la coopérative devrait vinifier 80 000 hectolitres de vin cette année, contre 60 000 hl l’an passé. « Mais nous avions tout cumulé, les gelées printanières, la grillure de fin juin, puis la sécheresse » se souvient le directeur.