'un a travaillé dans le marketing et le digital dans les milieux industriel et du luxe, Thomas Lemasle, l'autre est issu du monde viticole, François-Xavier Henry. Ils se sont associés il y a 5 ans pour monter une petite structure de négoce « engagée » et spécialisée dans les vins bio, en revendant les produits de « petits vignerons » certifiés dans différents vignobles. « Je voulais créer un business qui ait du sens, en répondant aux enjeux de société », raconte le premier.
Après 4 années pendant lesquelles les bouteilles étaient écoulées sous les étiquettes des domaines, 8 au total, les deux associés ont décidé de lancer leur propre marque pour l'ensemble des références : « Oé », un nom choisi pour « interpeller ». Ce changement de stratégie leur permet « d'aller plus loin dans la démarche », en travaillant également sur le contenant : tous les vins sont désormais achetés en vrac puis conditionnés dans des bouteilles légères, issues en partie de la consigne, achetées à un laveur en Bourgogne; le bouchon est en liège naturel issu de forêts FSC, les cartons droits monocouches et les étiquettes sont recyclables et les bouteilles ne portent pas de capsules, à cause du matériau polluant qu'elles contiennent.


L'ensemble des opérations donnent un bilan carbone neutre. 1% du chiffre d'affaires est reversé à un Programme "Oé pour la biodiversité" ; ce dernier a pour but de sensibiliser « leur communauté » aux enjeux environnementaux et d'aider leurs vignerons à aller plus loin dans leurs pratiques de viticulture durable et de biodiversité. La LPO et la société Biomédé les appuient dans cette démarche.
Côté fournisseurs, les prix d'achats pratiqués auprès des vignerons « ne sont pas négociés ». La start-up a décroché il y a trois ans le label international « B corp ». Des distinctions qui lui ont permis d'avoir comme clients le ministère de la transition écologique, Google, Facebook, l'ONU, la mairie de Paris, ou encore des traiteurs spécialisés sur ce créneau. Ils comptent dans leurs débouchés des professionnels du CHR, cavistes, épiceries fines, pour 80% des volumes, et des particuliers, grâce à leur site internet et une communication sur les réseaux sociaux. « Une entreprise doit avoir un rôle plus large que celui de gagner de l'argent et vendre. Elle doit aussi répondre aux enjeux de société et être porte-parole auprès du grand public », résume t-il.
Elle distribue une gamme « courte et simple » composée de 9 vins issus des d'appellations françaises connues, dans les trois couleurs. Leurs forces : « Une simplicité et un jusqu'au boutisme dans notre démarche qui parlent, que nos clients apprécient ». Ils ciblent la jeune génération « engagée », une clientèle de néophytes mais qui sont aussi acteurs de leur consommation et qui demandent « une grande cohérence» : « De plus en plus de gens veulent changer les choses », constate l'entrepreneur.
Les prix de vente sont tous compris entre 8 et 10€ TTC. Ses dirigeants espèrent écouler 200000 cols pour 2020 et continuer de monter en puissance les années suivantes. Quant à l'étranger : « Nous irons mais dans un second temps », précise t-il. La société compte aujourd'hui 8 salariés et 2 stagiaires. Ses bureaux sont situés à Lyon et le site de conditionnement et de stockage à Liergues (Beaujolais).
La jeune entreprise Oé vient d'annoncer ce mercredi 8 juillet 2020 une levée de fonds de 2,5 millions d’euros. Mettant en avant le "positive business", elle est soutenue par VOL-V, acteur des transitions énergétiques et agroécologiques, qui entre au capital de la start-up.