Faugères, le Covid 19 rebat les cartes. Mettant au rencart les vieux schémas qui souvent opposaient leur deux familles, la cave coopérative le Mas Olivier et les vignerons indépendants ont initié un partenariat inédit. Pendant 5 semaines, la coopérative va accueillir à tour de rôle dans son caveau de vente de Laurens, les vins des vignerons en cave particulière, dont les ventes sont à l’arrêt.
« Faugères, une grande famille »
« Il y a des jeunes vignerons de l’appellation qui souffrent, notamment ceux orientés vers le réseau des cavistes et de la restauration. Or ces producteurs, même s’ils n’ont aucune rentrée d’argent, continuent à travailler et génèrent des dépenses. Nous ne pouvions pas rester sans bouger les regarder se débattre pour résister à ce tsunami. Notre caveau, qui propose également des produits des agriculteurs locaux, attire du monde en cette période de confinement. Nous allons en faire profiter ces jeunes vignerons. Faugères, c’est une grande famille », témoigne Philippe Maury, le président de la coopérative.
Chaque semaine, deux vignerons seront ainsi mis à l’honneur. Cette semaine du 27 avril, ce sont les vins d’Adèle Arnaud de Mas Lou et de Maxime Sécher du Domaine Montgros – Mas Angel qui sont mis en avant. Au total, ce sont 10 vignerons qui se succéderont et pourront ainsi vendre leurs vins.
Des achats de vins en vrac
La coopérative a également proposé d’acheter le vin en vrac des vignerons qui le souhaitent afin de leur apporter de la trésorerie tout en libérant de la place dans leur chai pour les prochaines vendanges. « Nous disposons d’une société commerciale pour acheter des vins. Nous sommes prêts à aider ces vignerons en leur achetant des volumes en vrac, pour lesquels ils ont du mal à trouver preneur car ils ont souvent de trop petits volumes pour intéresser le négoce », précise Philippe Maury.
Mobilisé pour la mise en œuvre de cette initiative, le syndicat de l’appellation, présidé par Nathalie Caumette, se réjouit de cette nouvelle forme de coopération. « Les oppositions d'hier ne sont plus celle d’aujourd’hui : nos différences ne sont plus le moteur d’une compétition effrénée où il faut vaincre ou mourir. Au contraire, elles sont la source de nouvelles formes de coopération qui participent à notre effort d’adaptation », indique-t-il dans son communiqué.