our la récolte 2020, « les volumes baissent en Argentine, en Australie, au Chili… » pose Pau Roca, le directeur de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), lors d’une visioconférence ce 23 avril. Mais « malgré prévisions récoltes globalement négatives, les effets de la pandémie [de coronavirus] sur le volume de la production de vin et de raisin a été limité » précise-t-il, dévoilant les premiers chiffres de la production 2020 (voir infographie ci-dessous). Avec des baisses de plus de 10 % de leurs récoltes, l’Argentine et le Chili enregistreraient les plus forts reculs d’après ces premières estimations.
« Les baisses en Argentine et au Chili sont vraisemblablement dues à des raisons climatiques » avance Pau Roca. Ce que confirment les derniers rapports de vendanges des domaines François Lurton. Au-delà de l’adaptation au confinement et à la quarantaine, son domaine chilien dans la vallée de Colchagua a connu en octobre des gelées allant jusqu’à -1,5 °C et des vagues de chaleurs supérieures à 35°C en saison. « L'aspect positif d'une saison aussi sèche reste la faible incidence de maladies telles que l'oïdium ou le botrytis » note le vigneron bordelais, soulignant également une bonne nouaison pour les ceps de carménère, limitant leur millerandage habituel. En Argentine, dans la valle de Uco, le gel printanier et la sécheresse ont également pesé, hâtant les vendanges.


Si la Nouvelle-Zélande présente une production relativement stable (-2,5 %), celle australienne marque davantage le coup (-4 %), étant a priori plus touchée par la sécheresse que les feux de brousse. A noter que « l’Afrique du Sud connaît une certaine stabilisation de sa production après trois années de baisse et de période difficile » souligne Pau Roca, qui précise que « la reconnaissance de la récolte et de la vinification comme des activités économiques essentielles et non impactées par le confinement varie d’un pays à l’autre et constitue une variable fondamentale dont il convient de tenir compte. »