vec un air de fin de cycle, les dernières statistiques du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) laissent voir les premiers impacts du confinement. Sur l’année mobile s’achevant en mars 2020, l’AOC Cognac a commercialisé 210,9 millions de bouteilles pour un chiffre d’affaires de 3,47 milliards d’euros. Soit une hausse de 3 % des expéditions par rapport avril 2018-mars 2019. La croissance est tirée par l’Amérique du Nord*, qui enregistre une hausse de 16 % des importations d’eaux-de-vie charentaises (pour atteindre 105,1 millions cols et 1,56 milliard €), alors que les ventes chutent de 8 % en Asie** (pour 55,9 millions cols et 1,17 milliard €) et en Europe (-8 % pour 36,6 millions cols et 445,1 millions €).
« A la fin mars, le coup de frein a lieu au Moyen-Orient et en Europe, mais la tendance est toujours positive pour les Etats-Unis » résume Patrice Pinet, le président du Syndicat des Maisons de Cognac (SMC), qui s’attend à un coup de frein aux Etats-Unis : « il y a eu des surexpéditions en 2019, avec le risque d’une taxe [en rétorsion au conflit Airbus], et il y aura des effets conjugués [liés à l’épidémie] dans les prochains mois ».


Face à la perspective annoncée d’un ralentissement ou repli du premier marché export des cognacs,« il ne faudra pas surréagir » prévient Patrice Pinet. Alors que le Business Plan de la filière Cognac va être révisée pour la prochaine mandature du BNIC, le maintien de la croissance du vignoble charentais commence à se poser dans le vignoble. « Si l’on regarde les indicateurs de la fin mars, qui servent à préparer le Business Plan, rien ne bouge. On regardera cependant les données à fin avril et fin mai, mais en l’état il n’y a pas de raison de remettre en cause le Business Plan » conclut Patrice Pinet.
* : Soit Etats-Unis, Canada et Mexique.
** : soit Chine, Corée du Sud, Hong-Kong, Japon, Malaisie, Singapour, Taïwan et Thaïlande.