es IGP Oc rouges, qui avaient bien résisté l’an dernier au marasme sur les vins rouges, commencent à montrer quelques signes d’essoufflement. Les volumes contractualisés sont en recul de 17% par rapport à la même période de la campagne précédente. « Le rythme de marché est plus étiré car notre stock de début de campagne était de 7,5 mois de commercialisation au lieu de 6 préconisés, ce qui laisse du temps aux opérateurs », explique-t-on à InterOc.


« C’est la première année où il y a autant de volumes encore disponibles à cette date dans les caves : on trouve encore un très grand choix et dans toutes les qualités, alors qu’habituellement à cette époque, les qualités premium sont toutes réservées », observe Florian Ceschi, courtier international chez Ciatti. Son confrère gardois, Bruno Crouzet, s’en inquiète : « On risque d’avoir une fin de campagne compliquée. Il reste des volumes non contractualisés en merlot, cabernet sauvignon et syrah. Et depuis un mois, les enlèvements sont très ralentis. Les acheteurs, qui se sont couverts avec leurs achats contractualisés, attendent de voir comment évolue le marché à l’export comme en France, avant de repasser aux achats ».
Les caves qui ont opté pour la contractualisation, sont plus sereines : « Toute notre récolte est contractualisée. Et pour le moment, les retiraisons fonctionnent plutôt bien. En rouge, il nous reste 5 à 10% des volumes de la récolte 2018 et nous avons commencé à expédier certaines qualités du millésime 2019. Mais on s’aperçoit que les acheteurs sont de plus en plus exigeants. Il faut des vins conformes au cahier des charges. Il n’y a plus de marché pour les qualités secondaires », constate Olivier Plut, directeur de la coopérative Clochers et Terroir à Puilacher. Bruno Dura, le président de la cave d’Ouveillan dans l’Aude, est lui aussi plutôt serein : « Un tiers de notre récolte est contractualisé. Sur le reste des volumes, nous fonctionnons à 80 % sur réservation. Les volumes réservés en IGP Oc rouges sont les mêmes que l’an dernier, mais il est vrai que depuis le début de l’année, c’est très calme au niveau des retiraisons. Nous accusons une baisse de 20 à 30 % des volumes retirés par rapport à la campagne précédente. Pour le moment, ce n’est pas alarmant, mais il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps ».
Les cours en début de campagne sont jusqu’ici restés stables par rapport à l’an dernier : 85 €/hl pour le merlot, 90 € pour le cabernet sauvignon. Aujourd’hui, certains vins connaissent une orientation à la baisse : on peut trouver des merlot à 80 et des cabernet à 85 €/hl. Dans ce contexte, la crise du coronavirus n’est pas faite pour rassurer la profession.