CVO en hausse

L’IGP Pays d’Oc renforce ses moyens budgétaires

’est un jolie contribution que les producteurs de vins de pays d’Oc ont accepté de payer pour renforcer les moyens de communication de leur syndicat et de l’interprofession InterOc. Lors de l’Assemblée générale du syndicat le 30 janvier à la Grande Motte, une hausse de 0,50 €/hl, portant la cotisation syndicale de 0,89 à 1,39 €/hl a été adoptée à une large majorité. Seule une soixantaine de votants, représentant 282 voix, s’est exprimée contre et a bruyamment quitté la salle à l’issue du vote. Sur ce montant total de cotisation, 0,75 €/hl seront reversés à InterOc, le solde de 0,64 €/hl alimentera le budget de l’ODG. De leur côté, les metteurs en marché ont également accepté en juillet dernier d’augmenter leur cotisation de 0,25€/hl. Cette double hausse va permettre de porter le budget d’InterOc de 6 à 9 M€. « La hausse s’applique dès le 1er février pour les metteurs en marché, pour les producteurs, elle ne s’appliquera qu’à partir de la prochaine récolte, le syndicat faisant l’avance de cette hausse », a précisé Jacques Gravegeal, président de l’ODG.

Cible prioritaire : le CHR

Ce renforcement des moyens du syndicat et de l’interprofession, décidée à l’unanimité du conseil d’administration, vise avant tout à booster les actions de promotion et communication pour défendre les parts de marché de l’IGP pays d’Oc. « La conjoncture est préoccupante : les ventes de vin en GD sont en recul, les Bordeaux sont dans la tourmente avec un cours inférieur à 1000 € le tonneau, entrainant dans leur chute les autres AOC rouges. A l’export, trois grands marchés sont en pleine turbulence : les USA avec la taxe Trump de 25% sur nos vins, le Royaume Uni avec l’incertitude liée au Brexit et la Chine où nos ventes s’effondrent au profit des vins chiliens et australiens, moins taxés. Il nous faut des moyens supplémentaires pour renforcer nos actions de promotion », a plaidé le président. Cible prioritaire : le CHR (Café, Hôtels, Restaurants) en France qui représente 8% des ventes de l’IGP Oc. « C’est un segment sur lequel nous avons une marge de progression », a affirmé Olivier Simonou, président d’InterOc.

Alors que l’IGP pays d’Oc est bien représenté dans les cartes de vins dans l’Ouest et à Paris (18% de part de marché à Paris, 20% dans l’Ouest-Sud et 22% dans l’Ouest Nord, d’après une étude réalisée en 2018 par Foodservice), c’est dans la région sud est qu’il réalise un de ses plus mauvais scores avec seulement 15% de part de marché.« Il est inadmissible que les vins de pays d’Oc, qui représentent 50% de la surface du vignoble régional soient aussi faiblement représentés dans le CHR de la région », a fulminé Jacques Gravegeal. Un plan de conquête a été mis sur pied pour développer les ventes dans ce secteur au niveau régional et continuer à soutenir la croissance dans les autres régions. A l’instar du club des marques, qui regroupe les principaux metteurs en marché de l’IGP pays d’Oc, le syndicat et l’interprofession veulent créer un club CHR, qui décidera des actions, exclusivement collectives, à mettre en place pour booster les ventes de l’IGP dans la restauration. Le tout nouveau bâtiment, érigé à côté des actuels locaux du syndicat, servira de vitrine et de lieu d’accueil pour les formations et réceptions des grossistes et de leurs commerciaux. Une modification des statuts du syndicat a d’ailleurs été votée pour étendre ses missions aux actions de promotion et communication pour accroître la notoriété du label.

En 2018, la production certifiée en IGP pays d’Oc s’est élevée à 6,1 millions d’hl, en hausse de 10% par rapport à la campagne 2017-2018, qui était historiquement faible. Avec une redistribution des cartes des couleurs : les rosés (1,7 Mhl) ont bondi de 30%, les blancs (1,5 Mhl) poursuivent leur hausse (+16%) alors que les rouges (2,8 Mhl) sont en recul de 2%.