ne majorité des élus l’appellation Bordeaux favorable à des mesures conjoncturelles, pour mettre en place une réserve interprofessionnelle en 2020 et créer un fonds de soutien à la commercialisation en bouteilles. Mais une majorité contre l'idée d'un déclassement de l'AOC en vin de France et le retour de l’arrachage primé. Ce 6 décembre, l’écrasante majorité des 183 délégués cantonaux du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur assistait à son assemblée générale pour se prononcer sur cinq mesures de sortie de crise structurelle.
« Rien n’a été voté définitivement, il s'agit d'orientations qui ont été prises sur des propositions de réflexions » précise, anonymement, un délégué cantonal de la rive droite. Faisant état d’un « débat constructif », les échos réunis par Vitisphere sur cette réunion cruciale témoignent d’une volonté collective de trouver « les bonnes solutions » pour sortir le vignoble bordelais de l’impasse commerciale où il se trouve.
La première mesure adoptée en témoigne, demandant « qui souhaite que le syndicat n’engage aucune mesure ? » Demandant des actions rapides, une majorité s’est formée pour pousser deux idées : la création d’une réserve interprofessionnelle bloquant la commercialisation de volumes produits en 2020 (au-delà d’un certain seuil de rendement en fonction des marchés) et la création d’un fonds soutien à la commercialisation (« financement et accompagnement au développement commercial des entreprises vendant en bouteilles »).
Également portées par le bureau de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG), deux autres mesures ont été rejetées : la réduction de la production par un arrachage primé de 5 000 hectares et la segmentation de l’offre par déclassement en vin de France de 200 000 hectolitres (cliquer ici pour en savoir plus). « Nous sommes soulagés que les délégués aient décliné l’idée d’une prime de déclassement, qui aurait porté atteinte à la marque Bordeaux » soupire un coopérateur de l’Entre-deux-Mers ne siégeant pas à l’ODG. Qui s’inquiète désormais du mode de financement et de répartition des fonds de soutien à la promotion.


Alors que la piste d’un cofinancement par le négoce revient comme un espoir auprès des délégués cantonaux interrogés, les metteurs en marché saluent « des initiatives courageuses, imaginatives et originales au vu des opérations incitatives passées (arrachage, prix minimal…) » confie un négociant de premier plan. Rappelant que l’« on ne s’est jamais retrouvé avec nos cinq principaux marchés affectés en même temps par des chutes de commercialisation : Chine (baisse de la croissance économique, concurrence forte des vins australiens et chiliens exemptés de taxe…), Hong Kong (tensions avec la Chine), France (crise sociale et déclin de la grande distribution), Grande-Bretagne (incertitudes du Brexit), , Etats-Unis (brutale surtaxe de 25 %)… Il faut retrouver de la dynamique en 2020. »
Ne souhaitant pas communiquer sur des réflexions internes, l’ODG Bordeaux ne prévoient pas de décisions arrêtées avant février 2020. Les mesures d’orientations vont désormais être présentées et débattues à l’occasion des réunions de secteurs du syndicat des Bordeaux, commençant ce 12 décembre à la salle des fêtes de Saint-Martin-de-Laye et s’achevant le 28 janvier prochain au foyer rural de Pujols (cliquer ici pour accéder à la liste).
Dans la dernière lettre d'information du syndicat viticole qu'il préside, Marc Médeville précise que "cette feuille de route validée, je vous engage sincèrement à participer aux réunions de secteur. Nous finaliserons ensemble ces propositions en vue de leur validation définitive lors de l’assemblée générale du 21 février prochain". Ajoutant qu'"une partie des mesures qui pouvait avoir une action à court terme n’a pas été retenue. Soyons conscients que nous avons un tiers de nos volumes qui ne trouvent pas de débouchés actuellement. Il est impératif que nous rééquilibrions l’offre à la demande !"