ouvelle offensive médicale contre les boissons alcoolisées en général, et le vin en particulier. « Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, la consommation d’alcool ne baisse plus en France. C’est une défaite majeure pour la santé publique car l’alcool en est un déterminant fondamental » s’alarme l’Académie Nationale de Médecine dans un long communiqué. Préconisant une batterie de mesures coercitives, somme toute classiques (établir un prix minimum et une taxe au gramme d’alcool, indiquer que « l’alcool est dangereux pour la santé » et non son excès…), l’académie s’émeut que de la puissance du lobby du vin sur le gouvernement : « que dire de la reconnaissance de la filière viticole comme un acteur crédible de la prévention ? De la diffusion de dépliants scolaires pour les 3-6 ans sur la vigne sans parler d’alcool ni de ses effets ? De l’acharnement à favoriser la consommation de vin des femmes ? D’interventions ministérielles répétées donnant au vin un rôle particulier alors qu’il représente la moitié de l’alcool consommé ? »
Si Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture, n’a, pour l’instant, pas répondu à cette nouvelle attaque faisant suite à sa déclaration « le vin n’est pas un alcool comme les autres ». Dénonçant dans un communiqué « une croisade anti-vin visant l’abstinence », le vigneron Joël Forgeau, le président de l’association Vin & Société, défend pour sa part la recherche de « points d’équilibre constructifs ». Impliqué dans la réflexion d’un plan national de prévention, Vin & Société précise ne pas être « une entreprise de lobbying »*, mais estime « sans prétendre être des acteurs de santé, [pouvoir] apporter notre contribution à la lutte contre le mauvais usage de notre produit ». Joël Forgeau rappelant les dispositions du plan de la filière pour la prévention des risques liés à la consommation d’alcool. Quant aux « supports pédagogiques » distribués en classe, « bien loin du fantasme prosélyte dont certains nous accusent, ces journaux présentent l’histoire et la culture de la vigne » précise Joël Forgeau.
* : Ce qu’a estimé Professeur Gérard Dubois, chef du service de santé publique de l’hôpital d’Amiens et membre titulaire de l’Académie Nationale de Médecine, lors de son interview ce 30 avril à l'antenne de la matinale de France Inter.