Vin et santé
La presse s’emballe après les propos de Didier Guillaume

Une nouvelle fois, la presse grand public crée la polémique après les propos tenus, au micro de Jean-Jacques Bourdin, par Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, sur le vin et sa consommation.
Il ne s’était pas encore exprimé sur le vin. Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, était interrogé ce 16 janvier par Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV qui lui a notamment demandé : « le vin est-il un alcool comme les autres ? ». Le ministre de l’Agriculture a estimé que « le vin n’est pas un alcool comme les autres », tout en insistant sur le fait que « l’addiction à l’alcool est dramatique ». Et d’expliquer n’avoir « jamais vu, à ma connaissance, malheureusement peut-être, un jeune qui sort de boîte de nuit et qui est saoul parce qu’il a bu des Côtes-du-Rhône, du Crozes-Hermitage, du Bordeaux ou des Costières-de-Nîmes ».
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Le ministre s’est ainsi offert sa première volée de bois vert des addictologues qui n’ont pas manqué de s’étrangler sur Twitter. « Quel aveuglement ! M. Guillaume, tous les médecins vous invitent à faire un tour aux urgences un soir de feria ou de beaujolais nouveau. Pour être plus précis, il y a tous les jours de comas éthyliques au vin » a par exemple réagi Michel Reynaud, addictologue. De quoi donner de la matière à de nombreux titres de la presse grand public pour relayer dans des articles dans l’ensemble plutôt à charge, les propos du ministre de l’Agriculture.
Parmi eux, on retiendra l’exercice des Décodeurs du Monde, cellule de « fact checking », qui revient sur l’étude du Lancet en relayant une nouvelle fois une fausse interprétation. Comme l’avait montré Vitisphere a parution de l’étude, ce n’est pas à partir du premier verre de vin qu’il y a un risque pour la santé. Les décodeurs y ajoutent un comparatif sur la fiscalité sur le vin, suggérant une nouvelle fois, l'iniquité des prélèvements fiscaux sur les alcools. Les journalistes pointent également du doigt la consommation des BAVB par les jeunes, oubliant de mentionner que leur vente est en net recul ces dernières années.
Bref, le ministre au passé son baptême du feu… jusqu’à la prochaine polémique.