’Alsace se ferme-t-elle des marchés à l’export ? Frédéric Raynaud le répète depuis cet été à qui veut l’entendre. Appuyé par son conseil d’administration, le directeur général de la cave des vignerons de Pfaffenheim (Haut-Rhin) déplore que le cahier des charges de l’AOC Alsace oblige à embouteiller les vins en flûte rhénane, interdisant de fait le BIB.
« En Suède, le Bib c’est 57 % des volumes achetés, indique-t-il. Les commerciaux au contact du terrain voient la concurrence contrairement aux gens qui défendent des règles de production qui conduisent à renchérir les coûts. Comme ces coûts ne peuvent pas être répercutés sur les prix, les entreprises dégagent une marge trop faible pour investir ».
« Cette analyse est consternante, rétorque Jérôme Bauer, le président de l’Ava, l’association des viticulteurs d’Alsace. Le cahier des charges nous protège sans empêcher d’innover. Il permet à la flûte Alsace de prendre différents formats. Explorons d’abord cette piste avant de crier au scandale ! » Quant au BIB, « il est destructeur de valeur. Peut-on être compétitif avec des rieslings allemands à 0,80 €/l ? » interroge-t-il.