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Alexandre de Lur Saluces, le sniper de Sauternes
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M. d’Yquem
Alexandre de Lur Saluces, le sniper de Sauternes

Face aux défis d’une commercialisation déclinante, les tentatives iconoclastes sont jugées avec une certaine sévérité par l’ancien propriétaire d’Yquem, qui n’épargne pas ses camarades vignerons en scuds.
Par Alexandre Abellan Le 14 décembre 2017
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Alexandre de Lur Saluces, le sniper de Sauternes
« J’ai eu beaucoup de visiteurs à accueillir à Yquem, pour certain c’était une sorte de mysticisme » se souvient Alexandre de Lur Saluces. - crédit photo : Alexandre Abellan (Vitisphere)
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ardien du temple à Sauternes, avec son statut d’ancien gestionnaire du château d’Yquem, Alexandre de Lur Saluces ne manque pas de noblesse pour dézinguer les initiatives qui ne respectent pas le prestige des vins liquoreux. Preuve en était donnée ce 12 décembre, lors du débat C’ dans le vin à la Cité du Vin. Face aux demandes de commentaires du journaliste Jérôme Baudouin (RVF), l’actuel propriétaire du château de Fargues a aligné les jugements en forme d’anathèmes.

Développer des vins blancs secs pour celui qui a lancé la cuvée Y de Yquem ? « C’était une fantaisie, je ne considérais pas ça comme un objectif très important. C’est un peu une solution désespérée, et désespérante… » Tenter de nouveaux modes de consommation en faisant du Sauternes un ingrédient de cocktail ? « Ça me laisse l’idée d’un assassinat. C’est vraiment noyer le bébé, c’est navrant. » Changer le format des bouteilles pour qu’elles soient plus petites, voire de la taille d’un tube. « C’est un artifice, ce n’est pas ça le problème… » tacle-t-il.

Un prodigieux miracle qu’il faut respecter

Pour lui, tous ces essais d’adaptation du produit à la consommation sont aussi vains que contre-productifs. « On se débat à Sauternes, les temps sont durs, par conséquent on fait toutes sortes de tentatives » note Alexandre de Lur Saluces. Mais pour lui, cela revient à « tuer un processus naturel, merveilleux. Le Botrytis, c’est un prodigieux miracle qu’il faut respecter. C’est une alchimie prodigieuse. »

Estimant que la mévente d’un vin qui a suscité tellement d’enthousiasme est un cas d’école, il énonce des pistes d’explication, qui pourraient conduire à des solutions. « Il y a incontestablement des difficultés dans la commercialisation, parce que l’on a probablement pas suffisamment fait vivre cette vendange très particulière » estime-t-il. Appelant à la mise en place d’une pédagogie émerveillée et non savante, il souligne que « nous avons un négoce qui peine à vendre un vin qui demande plus de temps. Les négociants, eux-mêmes, ne semblent pas assez renseignés et visiteurs de nos vignes, surtout au moment des vendanges. » Pour Alexandre de Lur Saluces, tout le miracle de Sauternes se concentre lors de la quête, pour ne pas dire la chasse, à la pourriture noble. Reste à faire partager cet esthétisme au plus grand nombre.

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Tous les commentaires (2)
Jolivet Le 16 décembre 2017 à 11:10:44
la question du prix d'une bouteille d' Yquem ne lui vient pas à l'idée ?
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Marron Le 15 décembre 2017 à 19:48:59
A mon avis --humble cela va de soi-- il ne faut rien toucher aux Sauternes (aux meilleurs en tout cas). Je suis donc d'accord avec vous, dont j'ai toujours respecté les conseils avisés. Il faut en effet faire connaître ce vin merveilleux au plus grand nombre, mais comment? Je suggère de fonder une compagnie d'évangélistes des Sauternes. Des gens ordinaires, des gens de tous les jours. Cotisez-vous, invitez-les à s'enivrer (raisonnablement) de ce breuvage extraordinaire. Proposez-leur un pacte de sang: Ils pourrons acheter à prix accessible les meilleurs crus, et d'autres moins connus, mais s'engagent à les faire goûter à autant de personnes qu'ils achètent de bouteilles. Et si l'idée vous plaît, offrez-les ! Apprenez-leur à faire tout un repas au Sauternes, à le servir à l'apéritif, sur un comté paysan de chez moi. Comment Apple est-il devenu un GAFA? Comme ça: Par ses évangélistes. Voyez le résultat.
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