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Discriminant, ce tire-bouchon est-il bien légal ?
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Campagne hygiéniste
Discriminant, ce tire-bouchon est-il bien légal ?

Dans une question au ministère de la Santé, un parlementaire héraultais fait un rappel à la loi. Un texte stipulant que la communication contre les consommations avec excès ne peut discriminer les produits alcooliques.
Par Alexandre Abellan Le 22 septembre 2017
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lors que le sang de la filière viticole n’a fait qu’un tour en découvrant le tire-bouchon illustrant la campagne pour la réduction de la consommation d’alcool du ministère de la Santé et l'Institut National du Cancer, « ce visuel se heurte à l'article L. 3 311-3 du code de la santé publique » alerte le député Philippe Huppé (Hérault, La République en Marche). Dans une question publiée ce 19 septembre au Journal Officiel, le parlementaire cite l’article en question : « les campagnes d'information menées dans le cadre de la lutte antialcoolique doivent comporter des messages de prévention et d'éducation. Ces messages ne doivent pas présenter de caractères discriminatoires entre les différents produits. » Rappelée par Michel Tastavy sur l’Honneur du Vin, cette obligation de traitement équitable ne semble pas respectée par cette campagne. Seuls les vins, par leur mode de débouchage, étant visés.

Consommation modérée et qualitative

Critiquée par les porte-parole du vignoble, l'approche stigmatisante de cette campagne est également rejetée par le député Philippe Huppé. Ce dernier résumant que « dans un contexte difficile, [2017 étant la plus petite récolte enregistrée depuis des décennies], les producteurs de vin auraient de quoi être découragés par une campagne qui, une fois de plus, s'attaque à leur production, alors qu'ils s'inscrivent dans une volonté d'amener à une consommation modérée et qualitative, afin de lutter contre le fléau que représente l’alcoolisme. »

À noter que le ministre de l'Agriculture a également été saisi du dossier par le sénateur Henri Cabanel (Héraul, Parti Socialiste). Dans une question du 10 septembre, l'élu languedocien interpelle Stéphane Travert « sur les relations de travail à engager avec le ministère de la santé [...] pour être plus pertinent dans les messages de prévention contre l'abus d'alcool ». Tout en dénonçant « l'amalgame quasi systématique fait dans la prévention, entre le vin et les conséquences de l'abus d'alcool voire tout simplement la consommation d'alcool, niant avec pudeur les autres boissons, pourtant plus alcoolisées. »

Politique de santé

À noter que les levées de boucliers du vignoble ne laissent pas indifférents les lobbies hygiénistes. Dans un communiqué collectif, l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) martèle que « la consommation de vin représentant 58 % de l'alcool consommé, elle est à l'origine de 58 % des dommages sociaux et sanitaires, dont 8 700 morts par cancer ». Ne digérant toujours pas la clarification de la loi Évin obtenue en 2015, l’ANPAA annonce sa ferme volonté de surveiller toute nouvelle initiative. Soulignant que « le lobby viticole se sent d'autant plus fort que son ex-déléguée générale, Audrey Bourolleau, est devenue la conseillère Agriculture d'Emmanuel Macron ».

Oubliant au passage que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, n’est autre que l’ancienne présidente de l’INCA.

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Tous les commentaires (2)
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F. Legouy Le 27 septembre 2017 à 21:24:14
Affirmer que comme 58% de la consommation d'alcool est imputable au vin, il faut en déduire que 58% des dommages sociaux et sanitaires proviennent du vin, c'est aller un peu vite en besogne. Qui est capable de dire que telle personne souffrant d'alcoolisme ou de maladie provenant d'une consommation excessive d'alcool, l'est à cause de la consommation de vin ? Ces chiffres n'existent tout simplement pas ou alors ils sont très confidentiels et invérifiables ou encore proviennent d'enquêtes sur un échantillon plus ou moins significatif. Bref, j'ai des gros doutes. Montrez les sources et les chiffres et on pourra en rediscuter
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Norbert Le 24 septembre 2017 à 15:21:35
Excellent, ce rappel à la loi! Mais quel peut être la suite concrète? L'article en question ne comportant pas de sanctions pénales, il est difficile d'agir sur ce terrain. Il faudrait peut-être saisir l'Autorité de la concurrence?
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