Conjoncture

Le marché dynamique mais fragile des vins de Savoie

'assemblée générale annuelle du syndicat des vins de Savoie, qui a eu lieu ce vendredi 10 février 2017, a été l'occasion de présenter un bilan de la situation économique de la campagne 2015-2016. Avec 114000 hectolitres de vins revendiqués en 2015, le vignoble a enregistré pour la quatrième année de suite une petite récolte. L'année 2016 a été marquée par un retour à un niveau un peu plus « correct », mais sans être pléthorique, qui devrait dépasser les 120 000 hl. 

Cette succession de faibles volumes a entrainé une diminution progressive des stocks à la propriété, qui atteint en fin de campagne 60000 hectolitres, l'un des plus faibles des dernières années. Au négoce, il s'établit à 35500 hl. Cette disponibilité limitée en vins freine le bon développement des ventes. « Le marché est dynamique mais reste très fragile, car les récoltes sont déficitaires et l'offre insuffisante », a commenté Michel Quenard, président de l'ODG.

Bonne nouvelle pour les viticulteurs, les prix d'achats des vins, des moûts et raisins sur le marché du vrac ont évolué à la hausse, « grâce à un effort fait par les négociants »... « Des prix tout juste suffisants pour assurer une rentabilité des exploitations », indique le syndicat.

Le responsable professionnel déplore néanmoins une pratique, par certains vignerons, de prix de ventes bouteilles trop faibles, inférieurs aux coûts de production.

Une augmentation des rendements pour les récoltes à venir serait donc la bienvenue pour les domaines viticoles savoyards. Elle leur permettrait à la fois d'atteindre un meilleur niveau de rentabilité et de conforter ou développer de nouveaux marchés.

L'année 2016 a par ailleurs été celle du lancement commercial du Crémant de Savoie. « C'est un réel succès, la qualité est au rendez-vous et le vin plaît aux consommateurs », affirme Michel Quenard. Mais il reste désormais à « organiser la filière, un enjeu fort de développement pour le vignoble ». Les volumes et les surfaces affectées restent encore très faibles et la demande est presque supérieure à l'offre. L'effervescent n'a représenté que 4000 hectolitres en 2015, soit 4% des volumes totaux produit par le vignoble.