u désespoir des viticulteurs savoyards, l'année 2015 reste dans la lignée des précédentes en terme de volume de récolte. Celui-ci est estimé à 115.000 hectolitres, contre 135.000 hectolitres pour une récolte dite « pleine ». « Il y a une petite déception par rapport au volume, dont la hausse n'est pas si importante que cela par rapport à 2014, mais à peine supérieure », a déclaré Michel Quenard, président de l'ODG des vins de Savoie, lors de son rapport d'orientation. La récolte 2014 étant quant à elle supérieure à celle de 2013, mais restant elle-aussi une « petite récolte ».
Cette succession de quatre années de faibles volumes récoltés a entraîné une baisse globale des stocks disponibles au niveau régional, le marché étant dorénavant plus « dynamique » et la campagne vrac progressant elle-aussi. « La situation est donc très tendue au niveau des stocks, confirme le viticulteur. L'offre est insuffisante face à la demande des grands circuits commerciaux ; nous avons des marchés en attente, sans parler du Crémant, dont le marché national sera déficitaire en 2017... », déplore celui-ci.
Outre sur le marché, le manque de volume a également un impact direct sur le financement des organisations professionnelles, dont les cotisations en dépendent : ODG, interprofession, Chambre d'agriculture. « C'est un réel problème, a reconnu le président du syndicat. Il est urgent de retrouver un volume de production suffisant ».
Le vignoble savoyard, comme celui de Bourgogne et du Beaujolais, est confronté à une baisse de productivité de son vignoble depuis plusieurs années, qui grève les rendements. Plusieurs raisons sont avancées : vieillissement, dépérissement, flavescence dorée, problèmes climatiques, évolution des pratiques culturales, etc. « Il est donc nécessaire d'organiser la production : soyons mobilisés et engageons des plantations ! », a t-il donc demandé à ses administrés. Un nouveau plan collectif de restructuration du vignoble vient tout juste d'être lancé en 2016. Celui-ci espère que cela poussera les viticulteurs en place et à venir à renouveler leurs vignes. Une extension du vignoble, par révision de l'aire d'appellation dans certains secteurs, est également à l'étude.
A la recherche d'une « hiérarchisation » et d'une « meilleure valorisation » des vins, le syndicat a par ailleurs décidé d'initier auprès de l'Inao une démarche de passage en crus pour certaines dénominations géographiques... Une démarche qui devrait nécessiter entre 5 et 10 ans avant qu'elle n'aboutisse.