omptant pour 55 % du vignoble girondin, les AOC Bordeaux auraient produit 3,25 millions d'hectolitres de vin selon les dernières estimations (encore partielles). Avec une hausse de 11 % en volume par rapport à l'an dernier, le millésime 2016 est loin d'être pléthorique, mais permet de revenir à des niveaux normaux se félicite Bernard Farges, le président du syndicat viticole des Bordeaux et Bordeaux Supérieur. La production de Bordeaux rouge s'élève ainsi à 2,04 millions hl, soit une hausse de 13 % par rapport au précédent millésime. Pour les Bordeaux supérieurs, la croissance est de +6 % à 590 000 hl. « Ce n'est pas colossal, mais normal en regard de la récolte de l'année » temporise Bernard Farges.
Il faut dire qu'en ce début de campagne, la perspective d'une récolte généreuse conduit certains négociants à prôner une nette réduction des cours. La place de Bordeaux bruissant de demandes à 1 100 euros le tonneau, quand les prix étaient de 1 200 euros/tonneau la campagne passée. « J'aimerais être tous les débuts janvier dans la situation où nous sommes aujourd’hui » temporise Bernard Farges. « Bordeaux n'a pas trop de stocks, mais commercialise en ce moment trois belles récoltes (2014, 2015 et 2016). Le marché est sain grâce aux volumes et aux prix stables » estime-t-il.
Pour les vendanges 2016, Bordeaux maintient sa production de rosés à 185 000 hl (-2 %). Les opérateurs girondins semblent donc avoir tiré les leçons des derniers pics, et plongeons de production, et de valorisation, de rosés. Ayant été malmenés entre le record de 2014 (262 000 hl) et le réajustement de 2015 (189 000 hl).
Ne connaissant pas la crise, les crémants atteignent un nouveau record, avec 64 000 hl (+42 %). Ils connaissent chaque année une croissance exponentielle, aujourd'hui soutenue par l'intérêt de grands opérateurs. « Il y a des investissements importants à la cave de Saint-Pey, chez Castel, Grands Chais de France... Et d'autres négociants se posent des questions » glisse avec satisfaction Bernard Farges.
Secs et doux, les blancs de Bordeaux blancs s'élèvent à 355 000 hl en 2016 (+15 %).
D'après les dernières estimations de l'interprofession, l'ensemble du vignoble bordelais produirait 5,7 millions hl en 2016 (+8 %). Ce qui conduit à l'ambition d'une commercialisation record pour l'année 2017 (5,3 millions hl, +9 %).