En 2017, nous devons atteindre une commercialisation de 5,3 millions d’hectolitres avec une bonne valorisation. Ce qui représente un niveau de performances encore jamais atteint ce millénaire » note, avec un flegme tout britannique, Allan Sichel, lors de l’assemblée générale du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux qu’il préside. Dévoilé ce 19 décembre, cet objectif se traduit en chiffres non moins ambitieux : augmenter les commercialisations girondines de 9 % par rapport à la commercialisation 2016 (annoncée entre 4,9 et 5 millions hl).
Pour espérer être relevé, ce défi repose sur une production attendue de 5,7 millions d’hectolitres d’AOP Bordeaux en 2016. Soit une hausse des volumes 8 % par rapport à 2015, au niveau des millésimes 2009 et 2010. Si les disponibilités bordelaises sont un élément clé pour regagner des parts de marché (d’autant plus que la majorité des vignobles enregistrent de petites récoltes), c’est la coordination des opérateurs et de l’interprofession vers un même objectif qui sera décisif martèle Allan Sichel.


Reconnaissant que « les incantations optimistes chargées d’espoir ne suffiront pas », le négociant girondin préconise de « reprendre la problématique de création de synergies » sans se laisser décourager par les échecs passés. Dans son discours de motivation collective, digne d’un coach sportif, Allan Sichel appelle donc aux initiatives aussi innovantes que concertées. Parmi les pistes qu’il envisage pour donner un coup de fouet aux sorties, il évoque notamment des « incitations promotionnelles. A tester en partenariat avec les metteurs en marché pour assurer le relai des actions interprofessionnelles ».
Augmenté de 3 % en 2017, le budget marketing du CIVB va s’élever à 17,3 millions d’euros*. « Il y a une baisse relative de la pub (-14 % à 6,2 millions €) pour lancer la reconquête des marchés, par l’éducation (+20 % à 2,7 millions €), le trade (+22 % à 2 millions €) et les RP (+16 % à 1,5 million €) » détaille Jean Belaube, le secrétaire général du CIVB. Assurant le volet de formation, l’École du Vin va être particulièrement sollicitée en 2017, avec une refonte de sa stratégie et de ses outils.


« Les professionnels sont notre première cible pour conquérir et garder des clients. Nous allons changer d’approche en identifiant leurs besoins pour leurs proposer des formations plus ciblées » annonce Stéphanie Barral, la responsable de l’École du Vin. En parallèle de cette mise à jour des formations, l’outil de promotion compte se démultiplier « hors-les murs », avec le lancement d’une application mobile d’éducation et de sensibilisation. Actuellement à l’état de prototype, la plate-forme devrait être disponible au printemps prochain. Le site de l’École du Vin doit également être refondu en 2017, pour qu’il devienne un site de vente en ligne des formations. Actuellement, l’École du Vin forme 7 500 personnes/an, avec un réseau de 203 ambassadeurs dans le monde.
* : Le budget 2017 du CIVB a été adopté à l’unanimité, tout comme son ambitieux objectif de commercialisation. Qui pose d’ailleurs les jalons d’une réflexion stratégique baptisée « Bordeaux ambition 2025 », en relai au plan « Bordeaux Demain ».