éjà instituée par le passé, la « bourse d’échanges pour l’achat de vendanges fraîches » est cette année institutionnalisée par l’Union Générale des Viticulteurs pour l’AOC Cognac (l’UGVC). Il faut dire qu’après quatre violents orages de grêle, le millésime 2016 va laisser sur le carreau de nombreuses parcelles. Pour soutenir les propriétés dévastées, des circulaires préfectorales autorisent cette année l’achat et la vente de vendanges sur les communes sinistrées (cliquer ici pour accéder à cette liste).
Centralisée par l’UGVC, la plate-forme d’entraide a l’objectif de mettre plus efficacement en relation les demandes souhaitées et volumes disponibles sur un même cru. Tout juste lancée, la plate-forme est cependant plus sollicitée par des acheteurs que des vendeurs, le millésime s’annonçant bien peu généreux (le rendement évoqué est de 90-100 hl/ha). A noter que l’utilisation de cette liste est ouverte à tous les viticulteurs charentais, et pas qu’aux adhérents de l’UGVC.
D’après la législation en vigueur, les demandes ne peuvent être réalisées que par des viticulteurs ayant subi des pertes de récolte supérieures à 30 % de leur production moyenne déclarée (calculée sur cinq ans, en excluant la récolte la plus faible et la plus forte). Les achats de raisins et de moûts ne peuvent être réalisés que dans un même cru, et avec un plafond maximal de 80 % de la production moyenne de vin déclarée.
Pour les vendeurs, ces volumes de raisins et de moûts frais peuvent être issus d’un dépassement « du rendement annuel maximum autorisé 2016 de 11,02 hectolitres d’alcool pur par hectare et dans la limite du rendement butoir (soit 16 hl AP/ha) » détaille le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (qui rappelle que tout dépassement doit être indiqué à l’INAO cinq jours avant mise en circulation). Mais en cas d’annulation de la vente, tout volume produit en dépassement de rendement doit soit être orienté vers la réserve climatique (« dans la limite de 7 hl AP/ha cumulés » précise le BNIC) ou être envoyé pour destruction à la distillerie.
En terme d’obligations de traçabilité, les raisins et moûts doivent être liés à un Document Simplifié d’Accompagnement dûment validé par les douanes et portant la mention « Vente moûts ou vendanges fraîches pour élaboration Cognac – Dispositif Grêle ».