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+5 %, les Côtes-du-Rhône augmentent à 43 hl/ha le rendement alors que "les signes montrent que l’on repart"
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Millésime 2025
+5 %, les Côtes-du-Rhône augmentent à 43 hl/ha le rendement alors que "les signes montrent que l’on repart"

L’appellation régionale rhodanienne acte une amélioration de ses équilibres économiques permettant une augmentation de ses rendements 2025. Se mobilisant pour la valorisation des cours, l’AOC demande une nouvelle campagne d’arrachage pour achever son rééquilibrage. Le point avec Damien Gilles, le président du Syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône
Par Alexandre Abellan Le 04 septembre 2025
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+5 %, les Côtes-du-Rhône augmentent à 43 hl/ha le rendement alors que
'41 hl/ha nous semblait pessimiste et un peu juste en termes d’approvisionnement. 46 hl/ha aurait été un peu trop optimiste, alors qu’il y a des perturbations sur les marchés' analyse Damien Gilles. - crédit photo : Syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône
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es rendements des vins rouges et rosés de l’AOC Côtes-du-Rhône viennent d’être validés à 43 hl/ha en 2025, dans un compromis écartant les propositions d’un maintien à 41 hl/ha (en vigueur depuis 2023) ou l’augmentation à 46 hl/ha (refusée en 2022, pour rester à 51 hl/ha).

Damien Gilles : Il fallait trouver un accord et surtout un rendement à l’instar de notre situation. Plutôt économique que climatique actuellement. À la lecture des chiffres de la fin de saison, 41 hl/ha nous semblait pessimiste et un peu juste en termes d’approvisionnement : nous avons retrouvé 9 mois de stocks, alors que nous étions montés à 13 mois l’an passé. Nous avons 150 000 hectolitres de vins libres alors que nous avions 400 000 hl l’année dernière. On regagne des euros sur les mercuriales, ce n’est pas mirobolant, mais les signes montrent que l’on repart. 46 hl/ha aurait été un peu trop optimiste, alors qu’il y a des perturbations sur les marchés extérieurs (États-Unis, Chine…) et des incertitudes en France (politiques et économiques). 43 hl/ha a permis de retrouver l’unité perdue il y a quelques années. Il n’y a eu que 2 abstentions. Cela laisse présager d’une unité face à l’adversité qui peut arriver en 2026.

 

Depuis 2023, le rendement de l’AOC Côtes-du-Rhône était tombé à 41 hl/ha, quel est le bilan de cette baisse ?

Avec la petite récolte de 2024, ça nous a aidé à baisser les stocks. C’est un sacrifice de baisser le rendement, comme c’est le diviseur des coûts de récolte. Il y a aussi un coût physique et moral. L’espoir et l’envie se sont amenuisés dans le vignoble, c’est le plus terrible et le plus difficile. Aujourd’hui, on vit au jour le jour, il n’y a pas de vision de marché. Les négociants n’en donnent pas, parce qu’ils n’en ont pas face aux incertitudes extérieures et intérieures. Il faut être prudent et saluer le fait que l’appellation se soit bien remise de ses erreurs du passé : ne pas avoir pris conscience du catalyseur covid dans la consommation, avoir été légère dans la compréhension du marché américain, avoir vu venir les pertes des marchés asiatiques en se disant que l’on avait le temps... On remonte la pente.

 

Les baisses des surfaces en production ont-elles participé au rééquilibrage que vous évoquez ?

L’arrachage à 4 000 €/ha a aidé à apurer la production. 1 300 hectares de Côtes-du-Rhône ont été arraché, on monte à 2 000 ha avec les Côtes-du-Rhône villages. C’est un premier pas pour le rééquilibrage de notre AOC : il faudrait un deuxième arrachage au moins à la hauteur du premier pour redonner plus de rendements aux surfaces qui restent et gérer l’AOC plus sereinement.

 

L’Association Générale de la Production Viticole (AGPV) demande un plan d’arrachage couplé à de la distillation, vous êtes donc demandeur ?

Il nous faut un nouvel arrachage. Dans le monde agricole, on attend de voir comment se passe. Je pense que la deuxième vague sera plus soutenue. La réalité est qu’il faut passer par une diminution du potentiel de production sur presque toute la France. Je ne peux que regretter les 4 000 €/ha pour l’arrachage, qui sont bien en dessous de ce que pourrait espérer n’importe quel vigneron pour se défaire de son patrimoine générationnel. 4 000 €/ha, c’est bien trop peu.

 

Vous portez des demandes de prix rémunérateurs, où en sont les outils pour y parvenir ?

Je crois toujours en Egalim. C’est la solution la plus pertinente pour nous, que nous travaillons avec Bordeaux et le Sud-Est au sein du Comité National des Interprofessions des AOP et IGP (CNIV). On a tout pour nourrir une proposition de loi ou un projet de loi. On espérait pouvoir avancer cette fin 2025, mais avec les incertitudes gouvernementales, on sait que cela va passer à la trappe. C’est encore un dommage collatéral. Pour l’application de l’article 210 bis de l’Organisation Commune du Marché vitivinicole (OCM vin) permettant de fixer un prix d’orientation sur les vins bio et HVE, nous attendons une réponse de la Commission Européenne. On a dégainé un mois après Pays d’Oc qui a reçu sa validation en juillet. Avec le paquet vin, la Confédération Nationale des vins AOC (CNAOC) essaie de faire évoluer l’article 172 ter pour communiquer sur l’ensemble de nos productions AOP et IGP. Pouvoir communiquer sur les prix marche. C’est important de pouvoir parler du prix, ce n’est pas un tabou.

 

Comment s’annonce le moral du vignoble rhodanien après les vendanges ?

La situation économique est toujours dramatique chez nous. Des caves coopératives ont fermé et d’autres se demandent si elles vont tenir, les vignerons sollicitent leurs banques... On n’arrivera pas à sortir de cette situation si les Côtes-du-Rhône ne reviennent pas au niveau de prix où ils devraient être. Nous travaillons pour que le coût de production soit au minimum le coût de vente cette année.

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