ux prémices de l’été, Inter-Rhône déploie pour la troisième année consécutive ses évènements Rhône In White dans huit marchés clés : Etats-Unis, Canada, France, Belgique, Royaume-Uni, Danemark, Norvège et Suède. Le 16 juin, cela se passait simultanément à Bruxelles, Chicago et Lyon.
Dans la capitale des Gaules, tout au long de l’après-midi, une centaine de professionnels étaient invités à découvrir ou redécouvrir les 35 appellations de la vallée du Rhône se déclinant en blanc, à travers un panel de 100 cuvées en dégustation libre et 24 cuvées en masterclasses. Nouveauté 2025 : dès 18h, le public était invité à venir s’ambiancer en musique avec un verre de blanc à 5 € choisi parmi 99 cuvées, ou un cocktail à base de vin blanc, faible en alcool et facile à reproduire chez soi.
Avec près de 205 500 hl de vin blanc tranquille produit en 2024 (soit 9 % de la production totale du vignoble rhodanien), la vallée du Rhône progresse doucement vers l’objectif de 300 000 hl de vin blanc tranquille en 2030. « Les évènements pro ont accompagné la montée en puissance des blancs, et il est logique aujourd’hui de s’ouvrir aux consommateurs, indique Virginie Charlier, directrice marketing d’Inter Rhône. Il y a une vraie conviction des professionnels, mais la demande n’est pas encore spontanée de la part du consommateur, il faut le guider. Nous proposons une approche par profil de vin plutôt que par appellation ou cépage, qui donne une clé d’entrée plus accessible pour le consommateur. »
Vif et frais, fruité et gourmand ou généreux et complexes : trois pôles de dégustation étaient présentés, cassant les barrières entre appellations, cépages et gamme de prix. Objectif : mettre en avant la grande variété des vins de la vallée du Rhône. « Il y en a pour tous les goûts, de l’apéro au dessert, et les pro apprécient le fait de trouver des « pépites accessibles » », souligne Elodie Daniel, responsable marketing France.


C’est ce qu’est venue chercher Florence Mardirossian, à la tête d’une cave et table d’hôtes en périphérie lyonnaise. « Je vends beaucoup de rouges de la vallée du Rhône mais pour les blancs, je m’étais arrêtée au nord de Tain l’Hermitage, confie-t-elle. En descendant vers le Sud, je vois des vins superbes et beaucoup moins chers ! Or c’est ça que je vends : de bons rapport qualité-prix. » Les appellations du Nord ont cependant pour elle leur notoriété : « On me demande spontanément un Condrieu ou un Hermitage, pas un Côtes du Rhône ou CDR villages blanc, reconnaît un caviste de Clermont-Ferrand. Mais comme je les aime j’en parle volontiers et j’en vends. » Le restaurateur lyonnais Brice Fournier craint pour sa part d’avoir « trop de vins blancs de la vallée du Rhône à la carte : je devrais peut-être laisser de la place à d’autres appellations, sourit-il. Mais je trouve tous les profils dans la vallée du Rhône, alors je ne cherche pas plus loin ! Et même si mon restaurant est spécialisé dans la viande, je pousse beaucoup les blancs car j’aime ça, et ça accompagne très bien les plats carnés ! » Lui a l’impression, en revanche, que pour ses clients « le prix n’est jamais le critère ».
En grande distribution, les vins blancs rhodaniens sont encore sous représentés mais la dynamique est positive. S’ils ne représentent toujours que 4 % des vins de la vallée du Rhône vendus en GD (hors hard discount), ils sont en progression constante (+ 9 % en 2022, + 5 % en 2023, + 2 % en 2024) alors que les autres couleurs décrochent. A l’export, les chiffre sont aussi bien orientés : + 7 % de taux annuel de croissance moyen sur 5 ans pour les blancs tranquilles, + 2 % pour les effervescents.