ouveaux arbitrages. Face au contexte international incertain, Inter Rhône revoit ses priorités en matière d’investissements promotionnels. « Nous n’abandonnons aucun marché, a expliqué Philippe Pellaton, président de l’interprofession rhodanienne, le 1er avril, lors d’une conférence de presse à Avignon (84), en marge du salon professionnel Découvertes en Vallée du Rhône. Toutefois, en raison de la situation géopolitique actuelle, nous recentrons nos efforts sur le marché français, 60 % de notre budget va être consacré à ce dernier, et le solde à l’export alors que nous avions prévu l’inverse dans le cadre de notre plan 2023-2026. » Pour rappel, Inter Rhône alloue 10 millions d’euros à la promotion, soit la moitié de son budget global. Le modus operandi est aussi repensé : « Le temps des grandes campagnes de communication publicitaire est révolu, précise Philippe Pellaton. Aujourd’hui, il faut être plus ciselé dans ce que nous faisons, avec des opérations au plus près de nos distributeurs et de nos consommateurs. » Ces changements interviennent dans un contexte de recul des sorties de chais : - 7 %, soit 2,2 millions d’hl écoulés entre les campagnes 2023 et 2024.
Dans le détail, Inter Rhône maintient sa présence et l’accompagnement des entreprises sur les salons internationaux. L’accent sur les vins blancs se poursuit également autour de la thématique Rhône In White. La couleur, qui représente 10 % de la production du vignoble, dispose d’un budget propre de 500 000 €. « Nous avons créé un dynamique, se félicite le président de l’interprofession. Après Gigondas qui a obtenu le statut de cru pour ses blancs, Laudun qui vient d’être reconnu cru pour ses rouges et ses blancs, les appellations Vinsobres et Rasteau s’engagent dans une démarche similaire. » Les crus dans leur ensemble, - ils sont 17 dans la vallée du Rhône – vont aussi continués à être soutenu. « Nous allons également conduire des opérations dans le secteur du trade pour aller parler aux consommateurs, indique Philippe Pellaton. Toujours dans cette optique, nous allons engager de nouvelles ressources en faveur de l’œnotourisme, notamment pour acquérir des data, car c’est un circuit sur lequel il n’existe pas de données chiffrées. »
Parallèlement à ces actions, d’autres chantiers sont en cours. Le vignoble qui a déjà lancé un important chantier de diversification de son offre en faveur des vins blancs, s’attèle aujourd’hui à de nouvelles catégories de produits : les effervescents et les vins rouges légers. « Les rouges légers se faisaient autrefois dans le vignoble et ont été oubliés, souligne Damien Gilles, président du syndicat-Côtes-du-Rhône qui pilote ce dossier. Nous allons travailler sur la création du profil de ces vins qui se boivent plus frais, dans un contexte décontracté. Ils sont attendus par les jeunes consommateurs et même la clientèle plus âgée. » Le dossier sur les vins effervescent est plus avancé : un cahier des charges "maison" devrait être validé cette année et mis à disposition des opérateurs.