e gouvernement fédéral canadien et ses homologues provinciaux avaient pris une décision rapide début mars face à l’imposition de droits de douane sur les importations canadiennes aux Etats-Unis. Les monopoles d’Etat du secteur des boissons alcooliques avaient immédiatement retiré de la vente les produits américains et cessé leur importation.
La LCBO capitalise sur la tendance locale
Quelques semaines plus tard, les structures commerciales rapportent un engouement en faveur des produits locaux. « La clientèle a montré qu’elle était prête à faire de nouvelles découvertes » indique la LCBO à Vitisphere. « Nous observons une croissance à deux chiffres des ventes de vins VQA (vin fabriqué à partir de raisins cultivés à 100% en Ontario) et une croissance graduelle parmi les produits fabriqués en Ontario et au Canada au cours de ces dernières semaines. A cette période de l’année, la clientèle explore également notre vaste assortiment de coolers et cocktails prêts à boire ». Le monopole ontarien soutient depuis longtemps la filière vins locale et a lancé récemment une nouvelle campagne qui vise à promouvoir une liste de produits « De Chez Nous ». La liste comprend plus de 3 000 produits du Canada. « Les clients et clientes peuvent également repérer le symbole de la feuille d’érable en succursale, ce qui leur permet de soutenir encore plus facilement les produits de l’Ontario et du Canada », note le monopole.
La BC Liquor plus nuancée
De l’autre côté du pays, en Colombie Britannique, les producteurs de vins notent une progression de la demande dans les caveaux, les restaurants et différents points de vente. Si les produits américains ont disparu des linéaires du monopole provincial, ils peuvent encore être commercialisés dans les magasins privés et les établissements du réseau CHR. « Ces produits ne sont plus disponibles pour la vente au détail dans les magasins BC Liquor appartenant à l’Etat, mais ils restent disponibles à travers les circuits de gros de la BC Liquor Distribution Branch tant que les stocks détenus en Colombie Britannique n’ont pas été entièrement épuisés », explique le monopole britanno-colombien. Celui-ci estime ainsi qu’il est « trop tôt pour évaluer les tendances à plus long terme, y compris les produits que privilégieront les consommateurs en remplacement des produits élaborés aux Etats-Unis ». Et le monopole de préciser qu’il propose un éventail important de vins du monde, s’apprêtant à fêter en septembre le quarantième anniversaire du lancement annuel des vins de Bordeaux. Reste à savoir si cette situation finira par bénéficier également aux vins français et européens…