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Les vins et spiritueux entraînés dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump
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Canada, Mexique, Chine...
Les vins et spiritueux entraînés dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump

Une véritable guerre commerciale est déclenchée entre les Etats-Unis et le Canada, le Mexique et la Chine, alors que les mesures de rétorsion ne se sont pas fait attendre. L'Europe étant dans le viseur, les vins italiens estiment déjà à 1 milliard € les pertes possibles en cas de conflit transatlantique.
Par Sharon Nagel Le 06 mars 2025
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Les vins et spiritueux entraînés dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump
Les monopoles canadiens insistent sur le fait qu’ils entendent promouvoir les produits locaux, mais aussi ceux du monde, en remplacement des produits américains - crédit photo : LCBO
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 Aujourd’hui, après une pause de trente jours, l’administration des Etats-Unis a décidé de procéder à l’imposition de droits de douane à hauteur de 25% sur les exportations canadiennes… Que ce soit clair et sans équivoque, il n’y a aucune justification de ces actions », a martelé le Premier ministre canadien Justin Trudeau ce 3 mars. Dès le lendemain, le Canada a riposté avec des droits de douane identiques sur les produits américains, avec effet immédiat sur des marchandises d’une valeur de 30 milliards $ suivis d’une nouvelle vague de droits de douane à hauteur de 125 milliards $ d’ici 21 jours.

 

Les monopoles canadiens retirent tout produit américain

Concrètement, et à la demande des différents gouvernements provinciaux, les monopoles d’Etat du secteur des vins et spiritueux ont retiré de la vente les produits américains. En Colombie Britannique, le Premier ministre David Eby a affirmé que l’ensemble des magasins du monopole provincial allait enlever toutes boissons alcoolisées provenant des Etats américains « rouges », soit ceux qui ont voté majoritairement pour les Républicains. « Il s’agit d’une volonté délibérée de notre part de cibler les produits alcoolisés issus des Etats rouges », a affirmé l’élu. Au Québec, la SAQ a également reçu l’ordre de retirer l’ensemble des produits américains avec effet immédiat des linéaires de ses succursales, mais également de son site internet, et d’arrêter l’approvisionnement pour ses agences, épiceries, bars et restaurants. « Nous cesserons aussi l’importation de tous les produits américains destinés au marché québécois », indique le monopole, où la part de marché des produits américains se chiffre à 8 %. « Cela inclut les vins, les spiritueux, les produits américains embouteillés localement ainsi que les bières en transit destinées aux brasseurs. Enfin, nous suspendons également l’entièreté des promotions de ces produits et leur mise en valeur dans nos communications aux clients ». 

 

Près d’un milliard $ concerné en Ontario

Il en est de même en Ontario où la LCBO a annoncé avoir « cessé la vente de produits des Etats-Unis en réponse aux droits de douane sur les produits canadiens ». Ainsi, le monopole ontarien « n’achète plus aucun produit des Etats-Unis, les clients de la vente au détail ne peuvent plus acheter de produits des É.-U. sur LCBO.com et sur l’application de la LCBO, et les clients de la vente en gros, y compris les épiceries et les dépanneurs, les bars, les restaurants et les autres détaillants, ne peuvent plus passer de commandes en ligne de produits des É.-U ». L’un des plus gros acheteurs de vins et spiritueux au monde, la LCBO est l’unique importateur de produits alcoolisés des Etats-Unis, « avec des ventes annuelles pouvant atteindre 965 millions de dollars. Nous comptons actuellement plus de 3 600 produits provenant de 35 États américains. La LCBO n’achètera pas de produits des É.-U. tant qu’elle n’aura pas reçu l’ordre de reprendre ses activités normales », affirme le monopole. 

 

Appels au boycott

Depuis la première annonce de l’imposition de droits de douane sur les produits canadiens il y a un mois, les médias font état de mesures de boycott par les consommateurs canadiens. S’il est difficile de quantifier l’impact de ces mesures pour l’heure, Linda Bouchard, agent d’information auprès de la SAQ, note que « plusieurs clients nous demandent depuis un moment de retirer les produits américains ». 

Depuis l’Europe, la tension est évidemment palpable, même s’il est difficile de prédire la suite. « Les droits de douane touchent toujours les échanges mondiaux, mais la question est de savoir dans quelle mesure », pose l’analyste Rafael del Rey. « En ce moment il y a trop d’inconnus, nous ne pouvons pas deviner ce qui va se passer, quels pays seront touchés et quels produits ». Son avis est partagé par Ignacio Sánchez Recarte, secrétaire général du Comité européen des entreprises vins (CEEV) à Bruxelles. « Il est difficile d’évaluer l’impact économique total. Ce que je peux dire en revanche, c’est que la valeur totale de nos exportations de vins aux Etats-Unis dépasse 4,5 milliards d’euros. Si des droits de douane de 20% devaient être imposés, nos vins subiraient un impact direct autour du milliard d’euros. Mais il reste encore trop tôt pour pouvoir en évaluer l’impact réel ».

 

Grosse inquiétude de la filière des vins italiens

De leur côté, les professionnels italiens ont déjà procédé au chiffrage, estimant à un milliard d’euros les pertes à l’exportation, « entre les droits de douane supplémentaires et l’effondrement du PIB ». Leur inquiétude est d’autant plus forte que les USA représentent un quart de leurs exportations totales de vins. Dans une déclaration, l’Unione Italiana Vini évoque non seulement une perte directe de l’ordre de 472 millions d’euros aux Etats-Unis mais aussi « un effet de cercle concentrique », où d’autres marchés de premier plan comme le Canada, l’Allemagne et plus globalement l’Union Européenne et d’autres régions du monde subiraient des ralentissements économiques, affectant leurs importations de vins. Lamberto Frescobaldi, président de l’UIV, appelle ainsi « nos partenaires américains – importateurs et distributeurs – à s’associer avec nos entreprises viticoles pour tenter d’amortir ensemble les surcoûts résultant de la guerre commerciale ». Tout en reconnaissant que cet effort entraînerait « une dynamique antiéconomique à court terme », il insiste sur le fait que « l’impératif reste de sauver le marché » sachant que « l’hypothèse de droits de 25% mènerait à une sortie quasi-totale du marché, ce qui serait pire que les chiffres cités ci-dessus ». Et Lamberto Frescobaldi de solliciter « un effort maximal de la diplomatie italienne et européenne » afin que le vin figure « dans la mallette des propositions de la Commission concernant le rééquilibrage des échanges entre les deux blocs ».

 

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