in de non-recevoir politico-administrative pour la cave coopérative de Saint-Gély (36 coopérateurs pour 350 hectares de vignes à Cornillon, dans le Gard). Ce 29 avril à l’Assemblée nationale, le député Pierre Meurin (Gard, Rassemblement National) interpelle le gouvernement sur « la rigidité kafkaïenne dont l’administration fait parfois preuve » avec l’exemple « du plan de distillation d’urgence » durant lequel « l’établissement public FranceAgriMer a exclu le vin de la coopérative au motif qu’il présentait un degré d’alcool supérieur de 0,33 point au degré maximal autorisé*. Le vin a bel et bien été réceptionné, contrôlé puis distillé, mais la cave n’a pas reçu les 18 000 euros qui lui sont dus, ce qui représente un manque à gagner très important pour une petite cave coopérative. »
« L’État ne ménage pas ses efforts pour soutenir la filière (1 milliard d’euros a été consenti par l’État depuis 2020) » lui réplique la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, pointant que « ce soutien a notamment pris la forme de mesures de distillation, dont vous regrettez les modalités de contrôle. Vous le savez, ces mesures sont encadrées par Bruxelles. Cet encadrement est bien connu des opérateurs et FranceAgriMer ne peut s’en abstraire. J’ajoute que la cave que vous mentionnez a touché 300 000 euros, soit 94 % de l’aide demandée. »


Après un an d’interpellations pour obtenir l’aide à la distillation de 18 200 € prévue pour les 280 hectolitres de vin rouge Pays d’Oc IGP distillés, cette réponse laisse amer le porte-parole de la cave, Baptiste Caffarel : « on ne produit pas du vin pour le détruire, on le fait même à contrecœur. Je trouve ça assez inélégant d’entendre la ministre dire qu’avec les 300 000 € qu’on a touché c’est suffisant (et presque qu’on ne devrait pas se plaindre). » Perdant des volumes apportés avec l’arrachage en cours dans le Sud du vignoble français (passant de 400 à 350 ha exploités), la cave compte sur l’arrêt d’activité d’autres coopératives gardoises pour regagner en productivité et donc en rentabilité. Si « la cave n’est plus en danger de mort imminente, on s’accordera à dire que ces 18 000 € auraient fait du bien » note Baptiste Caffarel.
* : Précisément, il s’agit d’une citerne de vin distillée, mais non rémunérée pour une erreur de déclaration du Taux Alcoométrique Volumique (TAV) supérieure à la marge acceptée de 0,5°.alc.