e ministère de l’Agriculture vient d’autoriser à titre dérogatoire la mise sur le marché d’Axpera, le nouveau produit de biocontrôle à base de lysats d’amibe Willaertia magna C2c Maky formulé par Amoéba. « Considérant les difficultés de gestion du mildiou de la vigne, notamment en agriculture biologique, et l’insuffisance des moyens disponibles pour une maîtrise correcte de la situation phytosanitaire », ces micro-organismes naturellement présents dans l’eau qui activent les protéines PR de la vigne pour dégrader les parois des champignons et inhiber la germination des zoospores peuvent être utilisés jusqu’au 13 août 2025 sur une surface maximale de 250 hectares de vigne.
La demande a été défendue par l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) afin de permettre des essais en grandes parcelles. « L’AMM définitive d’Axpera est attendue pour la prochaine campagne, or le cadre de permis d’expérimenter ne permet pas de tester le produit sur des surfaces vigneronnes sans destruction de récolte. Cette dérogation a pour objectif de disposer de références sur l’intérêt de la substance dans un contexte d’exploitation un an avant sa commercialisation », explique Eric Chantelot, spécialiste de la protection des plantes à l’IFV et responsable du service IFV+, dont les experts ont suivi en 2024 des essais sur mauzac à Gaillac et constaté une réduction de 58% des symptômes de mildiou en associant Axpera à une dose réduite de cuivre à 2,38 kg/ha. Dans les conditions très difficiles du millésime, « cette combinaison a même offert une meilleure protection que la dose de cuivre "normale" Optidose à 3,4 kg/ha », commentait récemment Eric Chantelot.
Amoéba et Koppert indiquent étudier la possibilité d'une coopération étroite pour la distribution, la production, les autorisations réglementaires, le financement et le (co)développement du produit Axpera et de nouveaux produits de biocontrôle.