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La traque aérienne du mildiou progresse dans les vignes
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De la théorie à la pratique
La traque aérienne du mildiou progresse dans les vignes

Une nouvelle thèse a démarré à Bordeaux pour comprendre comment le mildiou se disperse dans l’air à l’échelle d’un région ou d’une parcelle et doter les viticulteurs d’un meilleur outil d’aide à la décision de traiter.
Par Marion Bazireau Le 18 avril 2025
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La traque aérienne du mildiou progresse dans les vignes
Dispositif expérimental de la Grande Ferrade: un capteur entre deux ceps au milieu desquels le sol a été prélevé pour quantifier l'inoculum de mildiou. - crédit photo : Olivier Nefti
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our la première fois cette année, le Bulletin de santé du végétal (BSV) du Languedoc-Roussillon intègre l’indicateur de risque mildiou développé par Antonin Douillet lors de sa thèse sur l’analyse de la sporée aérienne. A Bordeaux, la technologie continue d’être éprouvée par Olivier Nefti.

Jusqu’en avril 2027, le jeune chercheur encadré par l’INRAe et l’IFV au sein de l’UMT SEVEN va tenter de mieux comprendre comment le mildiou se disperse dans l’espace. Et à partir de ces informations pouvoir étudier comment la mise en commun de mesures de spores dans un bassin de production permet la prévision locale des risques épidémiques pour piloter les traitements phytosanitaires. « La mise en place en 2021 du réseau VISA comptant aujourd’hui une centaine de viticulteurs expérimentateurs a fait remonter le besoin de répondre à deux questions : combien de capteurs installer dans une parcelle ? Et comment interpréter les mesures ? » résume Olivier Nefti.

Pour raisonner au mieux leur lutte contre le mildiou, les viticulteurs doivent savoir si la capture de 1000 spores correspond au même risque épidémique que celle de 10 000 spores, ou si 1000 spores dans la parcelle de leur voisin doivent les inquiéter. « L’enjeu est de comprendre les processus biologiques derrière ces captures et comment elles s’articulent avec les épidémies de mildiou. Sachant que, comme l’a déjà expliqué mon co-encadrant Benoît Laurent, la mesure de la quantité d’ADN capturée ne va pas remplacer tout l’attirail d’outils déjà utilisés pour anticiper les épidémies de mildiou, la modélisation du potentiel infectieux, le suivi de la germination des œufs d’hiver, du développement de la vigne, des symptômes sur le terrain, et de la météo. Mais sa spécificité est de donner accès à une mesure directe des propagules infectieuses initiant les épidémies. L’analyse de la sporée permet d’établir le risque avec plus de précision, d’enrichir l’aide à la décision pour traiter ou pas », rappelle Olivier Nefti.

En pratique, le thésard est en train de compiler toutes les données engrangées sur le réseau VISA depuis quatre campagnes. « Mon travail consiste aussi à faire le lien entre les quantités de spores capturées et le développement des symptômes en fonction des variables climatiques. »

Deux nouveaux dispositifs expérimentaux

En parallèle, Olivier Nefti a mis en place deux nouveaux dispositifs expérimentaux. L’an passé, en collaboration avec les équipes IFV, trois litières de feuilles contaminées par le mildiou lors de la campagne 2023 ont été installées à Cestas (33), Rodilhan (30), et Villefranche-sur-Saône (69), dans des environnements non viticoles. Autour de ces litières, il a positionné 36 capteurs dans plusieurs directions à des distances allant de 50 cm à 20 mètres. « Ces capteurs sont relevés deux fois par semaine d’avril à juillet. 2500 échantillons sont en cours d’analyse en laboratoire. En plus d’évaluer la capacité de dispersion du mildiou hivernal, l’objectif est d’identifier les variables météorologiques qui favorisent la germination des œufs et les infections primaires », détaille Olivier Nefti, qui publiera ses premiers résultats cette fin d’année. Par ailleurs, le chercheur projette de tester un protocole de biologie moléculaire permettant de déterminer la viabilité de l’inoculum capturé par les capteurs.

Le deuxième dispositif qu’il a mis en place sur une parcelle du domaine de l’unité expérimentale de la Grande Ferrade, à Villenave d’Ornon (33) doit permettre d’affiner la prévision du risque mildiou au niveau local. « Nous allons réaliser des observations sanitaires hebdomadaires sur dix paires de ceps, avec pour chacune un capteur entre les deux ceps qui sera relevé en même temps. Début mars, nous avons échantillonné le sol pour connaître l’intensité de la source de mildiou sous les capteurs, avant de reprendre les mesures en cours de saison. »  L’objectif est d’étudier l’hétérogénéité de l’épidémie dans une parcelle, de voir comment les captures évoluent au cours d’une saison, si elles augmentent quand l’inoculum ne provient plus seulement du sol, et in fine, de savoir si un seul capteur peut donner une image représentative de la présence du mildiou au sein d’une parcelle ou si en installer plusieurs est nécessaire.

 

 

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