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Vignerons, vous perdez pied ? Saisissez ces bouées de sauvetage
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Étalement de dettes et sauvegarde judiciaire
Vignerons, vous perdez pied ? Saisissez ces bouées de sauvetage

Redonner du souffle aux trésoreries vigneronnes : c’est l’urgence alors qu’un nouveau millésime démarre pleine balle. Face au flot continu de difficultés, les Vignerons Indépendants soulignent l’importance d’amender le prêt de consolidation des dettes pour qu’il soit correctement déployé. Et conseillent aux entreprises en difficulté de se pencher sur l’outil de sauvegarde judiciaire avant de basculer en cessation de paiement.
Par Alexandre Abellan Le 19 avril 2025
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Vignerons, vous perdez pied ? Saisissez ces bouées de sauvetage
Pour éviter d’être emporté par un tsunami de cessation de paiement, Jean-Marie Fabre milite pour que les entreprises en difficulté surfent la vague en restructurant leur dette. - crédit photo : Adobe Stock (Di Studio)
«

 Agir plutôt que subir », c’est le mantra de Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France, qui a mis la confédération nationale des caves particulières « en mode commando et sauvetage » pour aider la filière vin à ne pas sombrer face à l’avis de gros temps qui menace. Il faut dire que la mer continue de gonfler, avec une forte augmentation des défaillances ce début 2025. Pour la survie économique de la filière vin, « j’ai le sentiment que tout va se jouer entre maintenant et les vendanges » avance Jean-Marie Fabre, notant que « la période de fin février à début septembre est le moment où le besoin de trésorerie est le plus fort dans nos entreprises » avec les investissements dans la conduite culturale du vignoble (GNR, phytos, main d’œuvre…) et dans le conditionnement des vins précédemment produits (matières sèches, embouteillage, logistique…).

Face à un marché compliqué, le vignoble ne doit pas être empêché dans son fonctionnement pour le président des Vignerons Indépendants, et ce même si les entreprises manquent de trésorerie. Pas de solution miracle, mais une mobilisation des prêts garantis de restructuration de la dette (plafonnés à 200 000 € jusqu’à 12 ans), voire le recours à une procédure de sauvegarde (selon les cas). « Nous sommes empêchés d’avancer par le poids de ce que l’on doit. Si l’on se déleste de ce qui nous tient au fond de l’eau, cela nous permet de remonter, de garder la tête hors de l’eau et de venir rechercher les poids après » résume Jean-Marie Fabre.

Outil pivot

Concrètement dans ce plan de sauvetage, le dispositif gouvernemental de prêts de consolidation est central : « au-delà des fonds d’allégement des charges et des fonds urgence, les prêts de consolidation sont l’outil pivot qui doit faire basculer les entreprises de vignerons du côté de la stabilité et de la pérennité » espère le vigneron de Fitou (Aude). Avec l’ouverture ce 17 avril par FranceAgriMer de la téléprocédure pour la prise en charge des commissions de garantie (une caution assurée par BPI France), le dispositif doit être désormais pleinement opérationnel.

Tir à corriger

Du moins à un effet de bord près… « Ne pas avoir perdu 50 % des fonds propres est une condition d’accès qui est bloquante pour beaucoup d’entreprises. Elles sont éliminées sur ce critère alors qu’elles sont la cible de l’outil » rapporte Jean-Marie Fabre, évoquant des retours des réseaux bancaires et des vignerons pour estimer que ce seuil est « un gros frein » alors que le vignoble est impatient de recourir à cet outil financier. « Si on ne met pas en place un critère d’accès différent, ce ne sera pas un outil utilisable et ça restera une annonce » prévient le vigneron languedocien. Qui se veut optimiste alors que la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, et son cabinet ont indiqué leur mobilisation pour trouver rapidement un autre critère permettant d’embarquer les entreprises refoulées. « Le diable se cache dans les détails, ce point nous avait échappé » reconnaît Jean-Marie Fabre, qui appelle à « lever l’écueil pour utiliser cette bouée de sauvetage ».

Ce n'est pas un échec

Autre levier pouvant être mobilisé par les entreprises viticoles concernées : l’ouverture d’une procédure de sauvegarde auprès du tribunal. On a beau le dire, le répéter et le rabâcher encore et encore, cet outil de gestion n’est pas une faillite personnelle pour les dirigeants de domaines viticoles, mais un levier professionnel d'anticipation pour la restructuration des finances et la réorientation des stratégies. « Ce n’est pas un échec, c’est une procédure offrant une respiration à l’entreprise tout en restant maître » résume Jean-Marie Fabre, précisant qu’elle « permet de poursuivre l’activité et de maintenir l’emploi tout en apurant le passif sous la protection du tribunal pour réorganiser l’activité et éviter d'être acculé à la cessation de paiement où l’on ne contrôle plus rien » avec l’ouverture d’un redressement judiciaire.

Très sollicitée par ses membres, la confédération des Vignerons Indépendants s’organise pour diffuser à ses adhérents les éléments permettant de comprendre ces procédures collectives. « Les entreprises sont à un moment charnière où elles peuvent basculer dans les difficultés. L’outil pivot est le prêt de consolidation, s’il évolue correctement, et, pour certaines, il sera pertinent d’ouvrir un plan sauvegarde en écartant temporairement toutes les créances » récapitule Jean-Marie Fabre, qui cite Winston Churchill : « mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il ne nous prenne par la gorge ». Pas de promesse de sang et de larmes, mais « agir plutôt que subir ».

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Tous les commentaires (3)
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bill et boule Le 19 avril 2025 à 10:41:28
De source sûre il est vrai que Rémi Lacombe n a reçu de sa communauté viticole qu un appui très relatif depuis sa victoire juridique sur le dossier EGALIM devant le tc de Bordeaux il y a un an. Tout au plus les caciques du civb avaient ils envoyé au premier ministre de l époque un courrier au ton fougueux sur le même sujet.Les deux réunions avec la GD qui ont suivi n ont rien donné car les négociants courtiers banquiers qui auraient pu changer l ordre des choses n y ont pas été invités et se sont bien gardes de se porter volontaires : plus de coups à recevoir que à donner ! Le tout sous l'œil indifférent d un préfet de région qui encore aujourd hui fait mine de croire que le duo campagne de pub pour accroître demande et arrachage pour réduire l offre est encore gagnant. Combien de liquidations supplémentaires dans le secteur viticole en général et en bordelais plus spécifiquement faudra t il pour que le problème soit remonte en haut lieu et fasse l objet d un comite interministériel ? A eux seul safran thales et d'assaut ne peuvent soutenir l économie du pays et sa balance export. Pousser une filière au désespoir aurait un impact politique économique et social très funeste , notamment en Aquitaine .M Guyot il faut maintenir l ordre public et celui ci graduellement prend le risque d être sacrément secoue. Et le collectif viti 33 , tout comme la confédération et la coordination ont jusque la fait preuve d une patience angélique, à moins que le désespoir soit déjà à son nadir et que les bonnes volontés aient baissé les bras , faute d être entendues. On veut encore y croire , tandis que les cours des stocks de vin s effondrent mois après mois. HELP !
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Renaud Le 19 avril 2025 à 09:20:18
?.ils se réveillent. Le monde viticole va mal! Mais qu'ont ils fait pour qu'il aille mieux.? Ils ont bloqué les réflexions sur un prix rémunérateur sous des prétextes fallacieux et anachroniques. Et maintenant ils ont beau jeu de dire : Attention les nouveaux emprunts ne sont pas une solution formidable ! C'est un groupe qui trouve sûrement sa pertinence commerciale pour quelques ventes directes Mais à se faire plus grosse que le bœuf ( se présenter comme représentant de TOUs les chai particuliers) ils ont la responsabilité de faire achopper les réflexions sur un prix minimum garanti. Pompiers pyromane ça vous parle ?
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augustin Le 19 avril 2025 à 07:36:27
La déclaration de cessation de paiement est rappelons le une obligation juridique à la charge du gérant et ce dès qu il est constaté que le passif Exigible est supérieur à l actif disponible . Donc il ne s agit pas de jouer les " stratèges en chais " en préférant soit disant la sauvegarde à la cessation de paiement , comme le semblent le recommander certains ici probablement de maniere involontaire . Tarder à se déclarer en CP est une attitude très répréhensible qui peut être sévèrement punie au pénal.Donc restons vigilants sur ce délicat équilibre à respecter entre l actif disponible et le passif exigible , en se souvenant que le stock de vin ne peut être pris en compte dans cet actif et que les créanciers ne peuvent être indéfiniment ballades par des échéanciers de moins en moins réalistes. On pourra objecter que la déclaration de cp est une décision grave car l exploitation bascule alors dans une autre dimension et c est exact .Le juge commissaire toutefois est généralement bienveillant et le viticulteur consciencieux s entourera utilement à la fois d un avocat spécialisé et d un administrateur judiciaire.Mais attention car une fois la séquence des périodes d observation enclenchée, un compte a rebours inexorable commence .Les po 1 puis 2 s enchaînent et la po 3 alignée sur la période culturale arrive vite.Si rien n'est fait de probant pour ameliorer la tresorerie , le magistrat prononcera la lj avec toutes ses funestes conséquences. Ultimes difficultés de cette période délicate faut il le rappeler : D une part les apports en compte courant peuvent être juges abusifs par le magistrat, d autre part la situation désormais judiciarisee peut inciter les établissements bancaires à ne pas octroyer de nouvelles aides , notamment les deux récents prêts genevard, tout en résiliant les concours bancaires avec le préavis légal de 60 jours.Adieu ligne d escompté, warrant sur stock et autres facilites de caisse. Et des lors bonjour aux appels à caution voire attention c est fondamental aux mises en cause des associés , et ce des la déclaration de créance faite au mandataire , des la lj décidée.Et la cela devient infernal car ladite déclaration de créance vaut généralement vaine poursuite et autorise donc , dans l état du droit positif les créanciers à se tourner immédiatement vers les revenus et actifs persos dans une sorte de procédure de comblement de passif jusque la réservée aux bandits. .En résumé certes la sauvegarde est préférable à la cp mais laisser entendre au viti concerné qu il a le choix est erroné et dangereux. Seule la comparaison actif disponible/ passif exigible doit rester là boussole et on se me méfierais des Diaphoirus prônant de retarder la déclaration de cessation de paiement : en viticulture comme ailleurs , les conseillers ne sont pas les payeurs !
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