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Des effets positifs du vin sur la santé ? Oui mais, c’est "un effet confondant"
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Impossible consensus
Des effets positifs du vin sur la santé ? Oui mais, c’est "un effet confondant"

L’impact positif ou négatif du vin consommé avec modération est un sujet sur lequel le débat apaisé et factuel semble impossible : illustration détaillée à l’occasion d’une sortie de député à l’Assemblée.
Par Alexandre Abellan Le 21 mars 2025
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Des effets positifs du vin sur la santé ? Oui mais, c’est
L’alcool ? 'Il n’y a pas de débat sur le fait que ce soit nocif' pour Hendrick Davi, qui reconnait cependant 'un effet positif en dessous de 2 verres/jour dû aux effets confondants du style de vie'. - crédit photo : Copyright Assemblée nationale-2025
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octeur et chercheur en écologie, le député Hendrick Davi (les Écologistes, Bouches-du-Rhône) est un habitué des publications scientifiques. Mais il reconnait pouvoir mal reformuler certains élément. Ainsi lorsqu’il déclare ce 10 mars, lors des débats de l’Assemblée nationale sur les licences IV en milieu rural, qu’« un adulte qui boit a 32 % de chances d’être affecté d’une maladie cardiovasculaire, contre 15 % pour celui qui ne boit pas, contrairement à une vieille légende relative aux bienfaits du vin ». Indiquant se baser sur une publication de la Fondation Recherche Cardio Vasculaire (Institut de France), le député y a lu que « les patients souffrant de maladies cardiaques prématurées étaient plus susceptibles de fumer (63 % contre 41 %), de boire (32 % contre 15 %), de consommer de la cocaïne (13 % contre 2,5 %), des amphétamines (3 % contre 0,5 %) et du cannabis (12,5 % contre 3 %). » Ce n’est pas un adulte qui boit de l’alcool qui a 32 % de risque d’être touché par une maladie cardiaque, mais 32 % des personnes atteintes par une telle maladie qui boivent. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

S’il reconnait une erreur de formulation, Hendrick Davi maintient sa volonté d’affirmer qu’« il n’y a pas de lien positif entre la consommation de vin rouge et la prévention des maladies cardiovasculaires ». Une position qu’il a fermement enraciné en lui en tant que membre du conseil d’administation de Santé Publique France (depuis fin 2024). « Je ne suis pas médecin, mais plein de gens qui le sont m’ont dit et répété que c’est une légende, invalidée scientifiquement » indique le député, qui « continue et persiste. La communication [sur le vin] ne va pas. On ne dit pas suffisamment que le vin est cancérigène au premier verre. On laisse croire que boire un à deux verres de vin par jour est anodin, ça ne l’est pas. »

Plaidant pour une consommation modérée de vin et la reconnaissance de son effet protecteur sur les risques cardiovasculaires, la filière a une autre lecture de la bibliographie scientifique. « Les recherches scientifiques démontrent qu’une consommation légère à modérée de vin (un ou deux verres par jour), réduit les risques de survenue de certaines maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, cardiopathie ischémique, mort subite, syndrome métabolique, diabète de type 2) » résume Krystel Lepresle, s’appuyant notamment la méta-analyse de la professeure Angela Wood (Université de Cambridge, 2018) « qui se base sur une population de 600 000 individus et conclut à un effet protecteur spécifique du vin diminuant le risque de survenue d’infarctus du myocarde pour une consommation allant jusque deux verres de vin par jour ».

Effet confondant

Faisant ses propres recherches, le député Hendrick Davi indique à Vitisphere trois papiers de recherche (de mars 2022, d’octobre 2022 et janvier 2025) qui indiquent pour lui « un effet négatif pour les consommations régulières (au-dessus de 3-4 verres par semaine) et un effet positif en dessous dû aux effets confondants du style de vie ». Car pour lui cet impact du vin sur la santé est « ce qu’on appelle un effet confondant, les gens qui ne boivent que quelques verres sont en général ceux qui mangent mieux et font du sport par exemple… »

La confirmation que la consommation modérée de vin dans un mode de vie sain à promouvoir ? « Non ce n’est pas prouvé justement » pour Hendrick Davi, qui estime n’avoir « aucunement une approche que je qualifierai hygiéniste » et s’affirme « attaché à ce que les consommateurs aient toutes les informations scientifiques » alors que « la consommation d’alcool est un problème de santé publique majeure, il faut donc des campagnes de prévention pour réduire les risques d’addiction et limiter les effets sur la santé. C’est la même démarche que pour le tabac, le sucre, la pollution de l’air ou l’usage de pesticides… » Ce qui motive le député marseillais à poursuivre ses propositions de taxes sur la communication de l’alcool et de campagnes antialcool. Pour lui, « il n’y a pas de débat sur le fait que ce soit nocif ». En effet.

Face à ces perspectives d’attaques de la culture raisonnée du vin, Vin & Société rappelle que « les résultats des dernières études scientifiques qui documentent les effets du vin sur la santé sont rassurants. Les études récentes ont confirmé que les gens qui adoptent un mode de vie sain et une consommation modérée de vin vivent plus longtemps que ceux qui ne consomment jamais d’alcool » déclare Krystel Lepresle, pointant que « consommer ou non du vin doit rester un plaisir et un choix personnel ».

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Byron Le 21 mars 2025 à 11:31:00
Enfin un peu d'honnêteté. On peut pas lui reprocher de ne pas s'appuyer sur la science. D'ailleurs, quand la filière cite un seul article datant de 2018 et s'appuyant sur une méta-analyse (donc pas sur une étude sur une "population de 600 000 personnes", mais bien une analyse d'articles), lui cite 3 articles bien plus récents. Qui disent l'évidence: ce n'est pas le vin qui protège des maladies cardio-vasculaires, mais le mode de vin sain de certains de ses consommateurs, qui permet d'atténuer les effets nocifs de l'alcool. Oui si on mange bien et qu'on fait attention à sa santé, l'alcool fait moins de dégât. C'est la seule situation qui le rend moins nocif, mais ça reste nocif. Face à ces gens renseignés, nous n'avons plus aucun argument, puisque leurs sources sont plus précises et plus récentes. Là où nos arguments reposent sur une courbe en J des années 90 que la science a mille fois démonté. C'est malheureux, nous n'avons rien d'autre que les fake news pour défendre une position anachronique et anti-science. Quand quelqu'un fait preuve de sérieux en face, nous n'avons donc rien d'autre que des caricatures du type "gnagnagna ces pisse-froid veulent nous empêcher de prendre du plaisir" pour nous défendre.
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